CANAÏMA

Nous avons découvert Canaïma dans les années 90, alors que ce n’était pas encore un Parc National. Rejoindre le site constituait une première aventure puisque le seul moyen d’accès était l’avion (plusieurs jours de pirogue sinon alors que nous devions ensuite en faire 2 supplémentaires pour atteindre le Salto Angel)), et que le seul avion était un antique DC3 de 1933 dont les vis de fixation flottaient au rythme des moteurs. Nous voyagions avec un couple d’amis et bien que ce soit une ligne régulière dans la théorie, nous étions les seuls passagers. En pénétrant dans la carlingue, nous nous sommes assis dès les premiers siège à l’arrière car le plancher était fortement en pente (le DC3 possède une seule petite roulette à l’arrière et il est très incliné à l’arrêt). Le pilote demande à 3 d’entre nous d’avancer pour équilibrer l’appareil : sinon nous ne pouvons décoller.

En arrivant sur le site de Canaïma c’est le choc.  Non par la hauteur des chutes. Non par la couleur  de l’eau : bien que les Anglo-Saxon l’appellent ‘lagoon’, elle ne renferme pas une goutte turquoise. En bon Français, nous la classerions comme ‘lagune’ plutôt que ‘lagon’. Ici l’eau est partout couleur thé bien tassé.  En réalité, ce qui est spectaculaire, c’est le déluge d’eau qui se déverse chaque seconde à travers les 7 cascades qui coupent le rio Carrao.

Les massifs tabulaires entourés de falaises rocheuses verticales en arrière-plan appelés ‘tepuys’ caractérisent le relief de cette région unique au monde. Du sommet de l’un d’entre eux s’élance la chute d’eau la plus haute de la planète, le Salto Angel, de près de 1 000 m de haut. Nous ferons plusieurs heures de pirogue depuis le lagon de Canaïma pour voir cette merveille (c’est ici). 

Un Indien Pemon nous a proposé de nous amener sous la cascade en photo ci-dessous (le Salto Sapo), en nous assurant que c’était ‘tranquille’. Effectivement, sous l’imposant  rideau d’eau, la roche s’est creusée et dégage un passage assez large. Nous suivons donc l’Indien, confiants. Le problème est que le sentier est en dévers côté vide et qu’au fur et à mesure l’on avance, le débit s’intensifie à l’inverse de la visibilté, et les roches détrempées sont très glissantes. Nous sommes donc extrèmement soulagés de parvenir entiers de l’autre côté, mais le stress ne disparaîtra que quelques secondes. Notre guide nous annonce que :

  • la semaine précédente un Allemand a glissé et n’a pu être sauvé
  • nous sommes arrivés sur une île, et l’unique moyen de rentrer est de reprendre le même chemin.

Gloups ! Le retour est tendu. Depuis, il semble qu’une corde assure la sécurité. Ci-dessus à droite, le début du passage sous la chute.

Les palmiers qui poussent dans l’eau ajoutent à la magie du site :

 

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