La VALLEE du DADES

Autant être clair : Si vous avez le temps de ne faire qu’une vallée dans le flanc sud du Haut-Atlas, alors pas d’impasse sur celle du Dadès, une de nos préférées du Maroc. Profitez donc de cette vallée magique avant qu’elle ne subisse le même sort que sa voisine du Todra plus fréquentée par les bus. Surtout que vous êtes des veinards : La route autrefois célèbre pour ses trous, vient d’être refaite. Elle est bonne jusqu’à Msemrir voire même au-delà. Les bus ne peuvent guère passer ou faire demi-tour au-delà des 25 km au départ de Boumalne, ce qui nous incite vivement à vous proposer d’aller jusqu’au bout de la route goudronée : « Plaisir des yeux » tout le long, et vous serez beaucoup plus tranquilles sur la partie amont. Le trajet offre un spectacle d’une rare beauté, différente à chaque  » étage ». Tout d’abord au bout de quelques kilomètres, vous atteignez au niveau d’Aït-Youl un premier cirque où le minéral profondément rouge semble lutter contre le végétal défendant la couleur verte. D’Aït-Youl une piste part  le long d’un mur de manière étriquée sur la gauche vers la Vallée des Roses (possible selon le temps en voiture de tourisme mais 4×4 ou VTT conseillé). Vous atteindrez au bout d’une quinzaine de km env. Bou -Thrarar /Tamalout à travers un paysage rappelant le Far-West.
Revenons à la Vallée du dadès : après un petit col, nouveau décor, vous découvrez d’abord de profil puis de face, les célèbres « doigts de singes  » ou « corps humains  » selon votre inspiration du moment, à moins que vous ne voyiez autre chose dans ces originales formes arrondies par l’érosion. Les kasbahs de Tamlat en contrebas à droite vous offriront une des plus belles cartes postales du pays, que l’on retrouve régulièrement sur les affiches vantant les beautés naturelles du Maroc. Le prochain tableau démarre une dizaine de km plus loin après Aït-Oudinar (un peu après Aït -Ali sur la carte Michelin) lorsque vous changez de rive au pied d’une montée en lacets spectaculaires (photo de droite). Une randonnée pédestre part sur la gauche à travers un canyon permettant de contourner les gorges infranchissables à pied. Les gorges proprement dites démarrent là. Au sommet, après le café restaurant Timzzilite, la route replonge pour atteindre le défilé d’Imdiazen (photo de gauche). Là c’est à se demander véritablement si l’on va pouvoir poursuivre tellement les deux falaises se rapprochent… d’ailleurs on va vous laisser découvrir les étapes suivantes, encore tellement différentes. Juste un aparté sur le méandre appelé la  » Tortue du Dadès  » (photo ci-dessous) qui sous un angle précis depuis la route rappelle effectivement l’allure de l’animal. Il s’agit d’une curiosité géologique rare à cette échelle similaire à celle du célèbre cirque de Navacelles dans le Grand Causse pas très loin de Montpellier. Un jour, le Dadès ira tout droit et le méandre deviendra une boucle morte. Ce phénomène est dû à la différence de vitesse de l’eau qui fait plus se creuser les côtés concaves. Le méandre en « S » se transforme ainsi peu à peu en un méandre en « O ». Sous vos yeux presque ébahis s’empilent les sédiments amoncelés pendant plus de 300 millions d’années. Ah ma bonne dame, nous sommes bien peu de choses ! La route  continue (puis se transforme en piste) vers les gorges du Todra qu’elle rejoint entre Tamtattouche et Aït-Hani permettant ainsi de réaliser une magnifique boucle. Une autre piste, superbe elle aussi, se poursuit avec le franchissement du Tizi -n-Ouano (col Tizi -n-Ouano (col Tizi à près de 3000 m d’altitude) jusqu’à Imilchil, lorsque la neige le permet. Vous traverserez le territoire des tribus berbères nomades qui subsistent uniquement grâce à l’élevage. 4×4 et expérience indispensable pour les 2 pistes.
  

Infos pratiques : Une cascade de bonnes petites adresses dans la vallée. Une surprenante qui vaut un stop :  Riad des Vieilles Charrues : Km 23 à Aïtïtï Oudinar. Franchement, vous vous attendiez  vous à trouver Les Vieilles Charrues dans cette vallée ? Nous non plus ! En fait, ce petit riad en pisé a été chaleureusement restauré par Saïd, un musicien, ami de Philippe Quignon organisateur initiateur du Festival des Vieilles Charrues en Bretagne. Ce dernier lui a gentiment permis d’utiliser le nom pour son riad. Saïd, artiste dans l’âme, a magnifiquement œuvré avec l’aide de son frère pour donner à chaque chambre une touche particulière. Admirez comment sont réalisés certains lavabos ou bondes de douches : Il n’est pas le seul à le faire, mais là, c’est vraiment fait avec goût.

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