25-26 Septembre : Joëlle ne connait pas notre destination depuis notre atterrissage à Johannesburg : pour son anniversaire, elle a accepté de partir pour un monde inconnu, les yeux bandés. Elle n’a découvert ce territoire mystérieux, où elle n’avait jamais mis les pieds qu’à la dernière seconde. Et à cette seconde, c’est le choc : se retrouver sans transition à l’entrée d’un palace 5*, sans y être préparée psychologiquement, ce n’est pas évident : une nuée de personnels, habillés dans leur costumes
traditionnels avec casquettes, vestes et gilets à boutons dorés, viennent l’accueillir. Ils lui portent ses bagages (çà fait des vacances à Philippe), prennent les clefs de sa voiture pour aller la garer dans la forêt avoisinante. Tellement heureux de la recevoir, ils ne la lâchent pas une seconde jusqu’à sa chambre. Les yeux ébahis, elle découvre l’habitat de ce peuple qu’on appelle les »Richissims », ou dans certaines régions du monde, les »Premiédecordés’. Tout ici est démesuré. Elle ne risque pas de se cogner au plafond : il se situe le plus souvent plusieurs mètres au-dessus de sa tête.
Elle va donc passer 24h ici, dans une chambre de la taille d’un appartement, avec un lit plus large que long, à moins que ce ne soit l’inverse : elle ne sait plus, tellement ses repères sont bouleversés.
Plusieurs fois, les gens qui l’accueillent viennent la voir ou frapper à sa porte pour lui demander si elle ne manque de rien, si elle veut un massage, ou si elle souhaite faire une excursion. Quel sens de l’hospitalité !
Le summum sera sans aucun doute le petit déjeuner : un buffet à perte de vue avec des dizaines de mets allant du gigot à l’ananas aux huîtres, en passant par le saumon fumé en gravlax (la photo n’en montre qu’une partie). Des montagnes de fruits pelés un par un couvrent les dessertes. Des boissons allant du cocktail de fruits frais au gingembre au jus d’épinards lui sont offerts. Beaucoup de monde encore s’occupe d’elle en lui proposant mets et services. Elle mange tellement ce matin qu’elle ne mettra plus les pieds sous la table jusqu’au lendemain matin.
Mais tout à une fin, et il faut hélas quitter cette terre désormais connue et tous ces gens si accueillants. Naturellement, les adieux sont déchirants, et tellement reconnaissante, Joëlle leur offre en présent, comme ils le lui ont si gentiment demandé, la Carte Bleue de Philippe, gage universel d’amitié entre les peuples.
Les côtés positifs de l’aventure :
– On n’imagine pas que des lieux comme cela existent, et encore moins qu’il y en a un peu partout dans le monde. On a l’impression de vivre comme dans un rêve éveillé, dans un Disney World permanent sans file d’attente. On en prend plein les yeux tellement tout est à la fois démesuré et soigné dans les moindres détails.
– Absolument tout fonctionne parfaitement, ce qui, lors d’un voyage comme le nôtre, est loin d’être le quotidien… et c’est très appréciable de temps en temps et super reposant.
– Le gigantisme architectural et l’impressionnante qualité de réalisation et de finition fait presque oublier le côté parfois très kitch de la chose.
– Ce genre de palace fait travailler des centaines voire des milliers des personnes qui vivraient sans cela bien au-dessous du seuil de pauvreté.
– Nous avons été agréablement surpris de voir une réelle mixité blancs – noirs dans les attractions autour du Palace comme la piscine à vagues et même dans une moindre mesure dans la clientèle du Palace. Depuis la fin de l’apartheid, une classe moyenne, voire aisée, a indiscutablement émergé chez les blacks, même si la majorité reste pauvre, très pauvre le plus souvent.
La face cachée :
– Rien n’est ici authentique : depuis le décor abracadabrantesque jusqu’aux sourires de la multitude d’employés qui attendent un pourboire à la moindre occasion.
– Last but not least : d’un côté l’abondance à l’intérieur d’un périmètre clôturé qui vit dans le luxe, voire le gaspillage et de l’autre côté, la misère à l’extérieur, où certains survivent dans des conditions rudimentaires. Cette situation est totalement indécente. En France, nous aurions déjà fait au moins 3 révolutions pour rééquilibrer quelque peu les choses.
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