Le GLACIER du CONDORIRI et la CORDILLERE ROYALE

23 Novembre 2022 : Après avoir atteint la Lagune de Chiar Qhota sous le soleil, le temps se couvre à nouveau et le tonnerre gronde.

Les nuages forment d’étonnantes mamelles sombres. Ce n’est pas un fantasme de Phi, c’est bien un terme météorologique : les mammatus, poches remplies d’eau et de glace, annoncent du très mauvais temps :

Nous en avons pour une bonne heure de montée jusqu’au pied du glacier du Condoriri, à 4 900 m. Nous avons à peine le temps de photographier d’étranges animaux à tête de lapin à moustaches et queue d’écureuils :

 

Ce sont des viscachas, de la famille des chinchillas. Elles détallent à une vitesse folle, puis s’immobilisent, un peu comme les marmottes, sauf qu’elles courent 3 fois plus vite.

  

Nous sommes en forme et bien acclimatés, depuis le temps que nous traversons l’altiplano. Nos amis brésiliens, Fernanda & Marcello, un petit peu moins puisqu’il y a peu de temps qu’ils ont quitté Sao Paulo. Mais ils tiennent la cadence, plutôt rapide, de notre guide Abraham.

Plus nous approchons du glacier, plus le ciel se dégage. Les bons esprits des Animas, et accessoirement le vent qui chasse les nuages, sont de nouveau avec nous. Du coup, nous comprenons pourquoi ce magnifique sommet au dessus de nos tête s’appelle ‘Le Condor’. La tête noire est un centre et les ailes noires de part et d’autres :

Nous atteignons le pied du glacier entre 2 moraines dont l’une est immense et renvoie celle du glacier noir dans les Ecrins à un gentil jouet :

Le magnifique glacier tombe à la verticale …

 

… et finit comme une langue géante…

… dans laquelle se trouve, vers le milieu,  une petite grotte entre la glace et le rocher. Nous nous y glissons au sens propre et figuré, le sol étant naturellement gelé :

 

Et là, feu d’artifice bleu et blanc, et l’on vous promets que les photos sont couleurs naturelles :

 

 

 

Au retour, le vent ayant réussi à dégager presque tous les nuages, nous avons droit à une vue d’ensemble de la Cordillère Blanche, cet alignement de sommets enneigés de 6 000 m environ qui s’achève juste au-dessus de la Paz :

Pour finir par sa Majesté Huayna Potosi, qui domine El Alto, la banlieue haute de La Paz sur l’altiplano.

Infos pratiques : Difficile de ne pas passer par une agence pour s’y rendre à part louez un taxi, ce qui reviendra beaucoup plus cher car il y a 2h de trajet depuis le centre de La Paz, dont presque la moitié en piste. nous sommes passés par South Trek (à l’angle des 2 seules rues touristiques Linares et Sagarnaga) : d’abord parce que c’est l’agence la plus sérieuse que nous ayons vu et qu’il sont eux-mêmes opérateurs. Autrement dit, ce sont leurs propres guides et leur propre matériel. Ce ne sont pas de simples vendeurs de billets qui ensuite sous-traitent à un opérateur qui lui, regroupe les clients de plusieurs agences pour assurer le trek (la plupart des agences en Bolivie et au Pérou fonctionnent ainsi).

Nous avons choisi South Trek également car ils sont les seuls à vous amener au pied du glacier du Condoriri, et dans sa petite grotte.  Car la plupart des agences proposent d’aller à la lagune Chiar Qhota (1h de marche plutôt cool, 200 m de dénivelé) puis en option, la montée au Pic Austria à 5 327 m pour environ 500 m de dénivelé. Là c’est plus costaud avec une montée raide de 2 à 4h, selon votre condition physique avec essoufflement obligatoire minimum dû à l’altitude. Si les nuages sont d’accord, la vue de là-haut est superbe puisque vous pouvez voir la lagune de haut et une bonne partie de la Cordillère Royale en particulier le Huayna Potosi voisin. Mais nous avons préférer le glacier, qui en plus ne présente que 200 m de dénivelé supplémentaire.