Du BAZAR de KATMANDOU à NAMCHE BAZAR :

30 Septembre – 1er octobre : Aujourd’hui est un grand jour : nous prenons l’avion pour Lukla, la porte de la région de l’Everest. Nous en rêvons depuis longtemps.

Une formalité reste à accomplir avant l’aéroport : retirer de l’argent dans un ATM car la veille, avec le retard accumulé (l’aéroport est tellement un big BAZAR que nous avons dû retrouver nos bagages dans des tas comme celui-ci à côté du tapis de livraison) et vu l’heure tardive, nous n’avons pas cherché au-delà des distributeurs ATM HS de l’aéroport international . Ce matin, celui à côté de l’hôtel repéré la veille est condamné. Nous repartons confiants vers les 3 ATM de l’aéroport domestique. Aucun ne marche non plus. Le chauffeur de l’hôtel a la gentillesse de repartir vers la ville. Aucun des 6 ATM de la grand rue ne va vouloir nous donner la moindre roupie malgré nos 3 cartes internationales de 2 banques différentes. Nous sommes mal : l’avion décolle dans une heure et nous n’avons pas une roupie, pas un dollar, pas un euro. Les banques n’ouvrent pas avant une heure et dans la région de l’Everest où nous allons, pas de banque. Le chauffeur de l’hôtel veut bien encore s’enfoncer dans le centre de Katmandou. Et là, merci Bouddha, merci le Dalaï Lama, merci le Yéti, le treizième ATM accepte de nous donner des roupies. Sauvés, nous allons pouvoir partir pour Lukla !
Oui mais pas si vite, on n’est plus à Singapour, le meilleur aéroport du monde, mais dans l’un des pires du monde. En effet, si nous sommes tout transpirants mais juste à l’heure limite d’enregistrement, l’avion, lui ne l’est pas. Yéti Airlines (si, promis, c’est leur vrai nom) nous annonce une heure de retard.

Très bien,  nous attendons donc dans une salle d’attente rappelant un souk marocains,  Après une seconde heure supplémentaire de retard, nous enregistrons enfin, puis atterrissons dans la salle d’embarquement, un nouveau big bazar qui regroupe tous les vols nationaux en même temps. L’affichage nous apprend que notre vol va avoir 2 heures supplémentaires de retard.. Mais contre toute attente, on vient nous chercher en catastrophe au bout d’une heure seulement. Yes !! Notre soulagement est bref. On monte dans ce qui a dû être un bus il y a quelques décennies… et il est vide : en fait les Yéti’s girls cherchent les 12 autres passagers dans le bazar total de la salle d’embarquement. Au bout d’une demi-heure, le dernier passager est retrouvé et notre tas de ferraille arrive devant l’avion, un autre tas de ferraille, mais en meilleur état tout de même. nous attendons 20 minutes dans l’ex-bus avant de pouvoir monter dans l’avion, puis nous attendons 20 minutes sur le parking l’autorisation de décoller : l’unique piste de l’aéroport de Katmandou est saturée et c’est aussi le bazar parmi les avions. Au moment de pénétrer sur la piste, l’hôtesse (oui, pour 14 passagers il y en a une) nous annonce que, suite à la dégradation des conditions météo, nous ne pourrons pas atterrir à Lukla. L’avion va se poser sur un autre aéroport et l’on viendra nous y chercher pour nous amener à Lukla le lendemain. Gloups ! Si c’est le même cirque que ce matin, on n’est pas rendus. Décollage. Turbulences qui nous rappellent notre condition de fétu de paille dans une tempête de nuages. Mais les pilotes assurent. Puis tout d’un coup, virage à 90° devant une immense montagne surgissant du brouillard. Nous apercvons tout en bas, tout petit, un timbre poste, une demi-piste de porte-avion qui doit être un aéroport… mais c’est celui de Lukla  !!! Miracle !!! … Non, il ne va pas y aller direct ? Si, si : l’avion pique façon kamikaze Japonais, et en quelques secondes c’est le contact très brutal avec le sol. Cà yéti ou çà yéti pas ? Oui,  nous sommes à Lukla ! Nous avons du mal à réaliser. Chapeau les pilotes (une femme et un homme) ! Et chapeau les trains d’atterrissage des Dornier pour supporter un tel choc à l’arrivée. 

En fait nous avions lu chacun de notre côté que l’aéroport de Lukla était l’un des plus dangereux du monde, mais nous avions préféré chacun ne pas en parler à l’autre pour ne pas l’inquiéter.  Située à 2 860 m d’altitude, la piste est très courte, très en pente, avec une montagne de 5 000 m en bout et un précipice de 1000 m de l’autre côté. En final, il est quand même 14h30 mais le plus aléatoire est fait. Il ne nous reste plus qu’à descendre vers Phakding dans l’après-midi, puis une grosse journée de marche le lendemain jusqu’à Namche Bazar (3450 m), base des treks autour de l’Everest. Le piège au Népal est que cela monte et descend tout le temps. La différence entre Lukla et Namche Bazar n’est que de 590 m, pourtant nous avalerons pour notre seconde journée 1100 m de dénivelé positif. Nous devons avancer très très lentement pour ne pas nous essouffler du fait du manque d’oxygène. Mais nous sommes agréablement surpris de notre forme et la dernière montée de 600m vers Namche passe plutôt bien.

Le trek est très agréable dans de beaux paysages, croisant stupas et moulins à prières, manis (rochers peints d’écritures sacrées), cascades et dzos : ces derniers sont des hybrides entre vaches et yaks Ils assurent le transport de marchandises dans les vallées inférieures à 3500 m car les yaks ne vivent pas en dessous. Ils possèdent de belles cornes et de belles carrures. Aussi, en croisant les caravanes vaut-il mieux se ranger côté amont pour ne pas finir en contrebas (et ici les contrebas sont super bas).

Les ponts suspendus sont aussi très fun. Le dernier avant Namche en photo, double, est assez spectaculaire.

Info pratiques pour aller de Katmandou à Namche Bazar :

L’avion pour Lukla : Réservez un avion le plus tôt possible avant  votre voyage pour pouvoir décoller le plus tôt possible dans la matinée. Les vols ne sont programmés que le matin car la météo se dégrade généralement assez vite avec la condensation de gros cumulus qui entrainent  souvent la fermeture de l’aéroport en milieu de journée. Si jamais il fait beau, asseyez-vous côté gauche pour mieux voir les sommets enneigés. Pour le retour, ce sera le côté droit. Et le plus proche possible des pilotes si vous aimez les émotions fortes. L’aéroport de Katmandu est un bazar rare dans le monde aéronautique, et les départs pour Lukla triplent la mise en raison des retards et annulations dus à la météo. Il vous faut aller fréquemment aux nouvelles et vous armer de patience surtout qu’il y a des passe-droits avec les agences. Au retour, même combat. Il est fréquent d’être bloqué plusieurs jours à Lukla car aucun avion ne décolle. Nous y avons rencontré des jeunes Français au comble de l’optimisme : ils avaient  prévu un retour international vers l’Europe depuis Katmandu juste quelques heures après leur retour de Lukla.

– Le trek de Lukla à Namche : très agréable. Pas besoin de guide, il est fréquenté et vous ne pouvez pas vous perdre. A la montée, une étape se fait généralement vers Phakding, ce qui est un bon équilibre entre acclimatation et gestion de la fatique. Inutile de réserver par internet sur les quelques adresses qui y sont. Cela vous ôtera de la souplesse  et même en saison haute, il y a de la place car il y a beaucoup d’offres tout le long.

Les lodges sont généralement basiques mais pas chères (3 à 5 €). Mais la nourriture a elle bien augmenté et vous mangez pour au moins 2 à 3 fois le prix de votre chambre. On nous a même offert (à Dhole) la chambre gratuite, du moment que l’on mangeait dans la lodge.

–  Tracasseries administratives : Important – Ne perdez pas votre temps à aller chercher le fameux TIMS obligatoire à Katmandu. Il n’est justement plus obligatoire. Il semble (mais rien n’était clair lors de notre passage car trop récent)  qu’il soit désormais inclus dans le prix des péages. En tous les cas, personne ne nous les a demandés, tout comme au couple de Canadiens rencontrés au péage.

2 Péages : Le premier à la sortie de Lukla pour la réserve naturelle. 2 000 Rp/p

Le second à la sortie de Monjo pour le Parc National de Sagarmatha  3290 Rp/p

Il faut payer en liquide. Gardez bien les tickets, on vous les redemande ensuite pour vous les tamponner et retamponner lors de différents contrôles dont l’utilité nous a échappé. Pour celui situé avant Namche, nous sommes passés devant sans nous en rendre compte, ni qu’aucun ‘’officiel’’ ne s’en rendre compte. C’est notre porteur qui a dû nous rattraper, et on a dû redescendre se faire tamponner.


	

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