BUKIT LAVANG : l’aventure c’est l’aventure !

16 au 20 mai : Outang se le dire de suite, tout le monde vient à Bukit Lawang pour les voir. Et çà se comprend, c’est probablement le seul endroit au monde où vous pouvez approcher de très près des orangs outangs en liberté. En effet, il est possible de les voir également à Bornéo, mais c’est en général dans les centres de réhabilitation ou sur les plateformes de nourissage., car en pleine jungle on les aperçoit de loin et ils filent de suite bien plus vite que les humains. A Bukit Lawang la situation est particulière car depuis de nombreuses années 200 orangs outangs en tout (sur les 7000 du parc) ont été remis en liberté après soins ou récupération de braconnage. Ils se sont habitués à la présence humaine et ne fuient pas. Quelques-uns comme Mina réclament  même de la nourriture mais vivent dans la jungle à l’état sauvage en toute indépendance et liberté. Avec la création du Parc National, ils sont protégés du braconnage et leur forêt ne va pas finir en plantation de palmiers à huile.

Et puis les voir se mérite : il faut déjà atteindre Bukit Lawang. Les routes de Sumatra ne sont pas celles de Thailande ou de Malaisie et pour les bus et la façon de conduire, même combat. Plus de 4h pour une centaine de km en voiture, en doublant dans toutes les circonstances en particulier quand une voiture arrive en face. Ensuite il faut les trouver dans la jungle. Pour cela on voulait tenter d’y aller seuls (certains sont proches du village et le chemin au début n’est pas compliqué, mais on s’est fait arréter à l’entrée du Parc qui impose de prendre un guide. Ensuite Bukit signifie colline en Indonésien, et Lawang on se demande si çà ne veut pas dire vertical ! Car cela monte raide, redescend raide, remonte raide, redescend raide…etc…

 

Nous avons opté pour le trek de 2 jours, avec une nuit en campement et retour par la rivière en rafting. Pas du tout original car la plupart de ceux qui arrivent à Bukit Lawang font cela, mais c’est franchement le meilleur moyen de découvrir la région et de voir les singes. Nous aurons 2 supers guides pour 2 Hollandais et nous : Riski et Rachid, aussi farceurs qu’intéressants. Ils nous prépareront des plateaux de fruits aussi beaux que délicieux. Après le pont de singe (un bon début) nous montons environ 700 marches d’entrée, ce sera la 1ère montée sur 5, pour pénétrer dans le Parc National. Quelques centaines de mètres après, nous tombons sur un incroyable spectacle : un énorme orang outang mâle qui se promène lascivement dans la forêt et nous observe avec autant de curiosité que nous le faisons. Il est très impressionnant avec sa bouille parfaitement ronde (caractéristique des mâles) qui doit faire deux fois la nôtre et son immense carrure, mais il est super cool, et nos guides nous laissent l’approcher à 3 – 4 m. Quant à sa taille, nous avons un petit problème technique : la hauteur maxi annoncée pour les orang outans est de 1,40 m alors que nous avons la conviction confirmée par un couple qui l’a également croisé, qu’il était bien plus grand que nous. Instants magiques qui pourraient durer des heures, mais il finit par s’enfoncer dans la jungle après ces quelques minutes de face à face. Mais dans la foulée apparait une femelle avec son petit. Elle est bien moins imposante que le mâle mais reste, les rares moments où elle est verticale, plus haute que nous. Le petit a une bouille pas possible et ils prennent des positions qui sont complètement loufoques pour des Homo Sapiens. En fait les pattes sont tellement développées qu’ils se meuvent comme s’ils avaient 4 bras et cela donne toutes les figures possibles. La femelle viendra même à un moment prendre le bras de Phi. Elle a la peau douce ! Joëlle est à côté, cette initiative restera sans suite…

Autour, des gibbons noirs se battent et font un ramdam pas possible dans les arbres. Elle ne les calcule pas plus que les Homos. Nous poursuivons notre trek tout en montées et descentes très très raides. On se demandait pourquoi dans le village, ‘‘ Attention çà glisse ! ’’ étaient les seuls mots de français que tous les guides connaissaient. C’est très clair désormais. Le sol limoneux est une patinoire dès qu’il est humide et l’humidité dans le coin… Nous aurons d’ailleurs la chance de ne pas subir d’orage pendant la marche elle-même, cela doit être vraiment sportif, déjà que çà l’est déjà bien. Heureusement, il traine souvent une racine ou une liane pour s’accrocher. Nous croiserons par la suite six autres orang-outangs dont la célèbre Mina, connue pour son agressivité. Elle a été nourrie par le passé et désormais, dès qu’elle voit des humains, elle leur quémande à manger. De fait les guides la contrôleront de très près avec la nourriture pour que nous puissions passer en courant. 2 orangs outangs ados sont avec elle. Nous croiserons également des gibbons blancs qui sautent d’arbres en arbres ce que ne font pas les orangs outangs. Les arbres sont somptueux, parfois très hauts et parfois très larges.  Les lianes s’avèrent surprenantes comme la liane python que l’on prend vraiment pour un serpent étouffant l’arbre. Mais elle ne le tue pas contrairement à ce parasite dont les graines ingérées par les oiseaux se retrouvent aux sommets des arbres lorsqu’ils les éliminent et qui peu à peu va descendre en enfermant l’arbre jusqu’à le tuer. Nous fréquenterons aussi des tas de bestioles moins attirantes comme ces fourmis géantes de 3 cm, les sangsues dont 4 s’attaquent au Hollandais qui fait le trek avec nous, et une sorte de scolopendre parait-il inoffensif. Arrivée au campement au bord de la rivière vers 16h où nous attendent un varan de 1,50 m hors tout (langue comprise) et une bande de macaques dont les mâles dominants font ‘golong golong’… à tout de bras, si on peut dire.  Repas bienvenu : Tofu, Poulet coco, Spicy vegetables, … pendant qu’un violent orage démarre. Il durera 6 h sous forme de déluge ‘Son et lumières’ magnifique avec comme décor la rivière sur fond de mur végétal.  La foudre claque très fort parfois mais il y a tellement de falaises autour de nous que l’on ne craint rien de ce côté-là. A minuit,  la rivière a bien monté : elle va arriver jusqu’à 50 cm en-dessous du niveau de nos chambres.  Notre guide va veiller toute la nuit, bien qu’il doive se lever à 4 h pour manger pour cause de ramadam. On envisage une évacuation, mais à partir de 1h du matin le niveau commence à baisser. Ouf, nous pouvons dormir tranquilles ! Ci dessous photos prises depuis notre matelas,  avant l’orage à gauche et  pendant la montée des eaux vers minuit à droite.

 

Après une grasse matinée logique compte tenu des émotions nocturnes, nous allons faire un tour vers une petite cascade. Mais avec les pluies diluviennes de la nuit, cela va s’avérer un peu plus sportif que la normale car le courant de la rivière demeure très puissant.

Le ‘raft’ de fabrication purement locale est constituée en version de base sans options par l’association, via quelques ficelles, de chambres à air de camions. Un pilote à l’avant et à l’arrière dans un petit pneu armé d’un long bâton. Et c’est génial ! En effet en fait, l’effet chenille fait (tiens une alitération en fées) que l’on suit toutes les formes des vagues mais sans se faire éjecter comme en raft. Ici c’est  plutôt ‘Secouez-moi, trempez-moi !’’  Et le fait d’être au ras de l’eau conduit à un effet ‘kart’ sur un circuit de 4×4. La rivière est encore bien bien haute et les rapides sont en pleine forme. L’Ardèche à côté est aussi plate que la piscine municipale d’Orange. Avec la puissance du courant ce jour-là, en moins de quarante minutes, nous arrivons au village. Trop court !

Avec mon costume et ma façon de lever la jambe,  j’ai bon espoir d’être pris pour la revue du Casino de Paris. Vous qui êtes Français, donc experts, vous en pensez quoi, sincèrement ?

Infos pratiques pour BUKIT LAWANG : – Nuits au Orang Utan Hôtel. Belle chambre spacieuse avec baldaquin, ventilateur, balcon et salle de bain originale appuyée sur la roche. pour 350 000 R environ 25 €. Attention les bungalows eux sont situées très en hauteur (120 marches). Pas mal d’autres sympathiques comme le Garden inn, ou le Rainforest ou encore le Jungle et le Sam encore plus proches de la rivière. Le Junia de l’autre côté de la rivière est bien aussi. Pour la plupart des hôtels sympas vous aurez à marcher entre 100 m et 800 m depuis l’arrêt de bus car ils sont le long d’un chemin piéton et scooters qui longe la rivière de chaque côté en amont du village

 

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