11 Septembre : C’est le premier matin où nous comprenons vraiment ce que veut dire l’expression ‘Etre au pied du mur’. Nous sommes dans le cirque de Cilaos, devant la mare aux joncs, et il va falloir gravir les 1110 m de ce mur au-dessus de nous pour atteindre le col de la caverne Dufour où se trouve le refuge :
Tout çà pour aller 1750 m plus haut, sur cette crête de lave derrière le clocher de l’église de Cilaos, culminant à 3070 m, reste du premier immense volcan qui a créé les 2 /3 de l’île de La Réunion. Le dernier tiers a été créé par le volcan de la Fournaise toujours actif et qui continue d’agrandir l’ïle.
Nous tenons une pêche qui nous surprend nous-mêmes. Nous atteignons tranquille le Manarum, un abri au pied d’une belle forêt d’araucaria colonnaires au milieu des tek-teks toujours aussi peu farouches :
On peut même méditer sur les valeurs gravées sur l’abri :
Nous poursuivons sur une seconde partie encore un peu plus raide. la végétation est toujours aussi variée :
Et, surprise, un surprenant petit animal est en train de fouiller la terre avec son groin pointu. Nous l’appellons ‘Cochisson’ en attendant de trouver sa véritable identité car il semble être le fils caché d’un cochon et d’un hérisson. Nous apprendrons le soir au refuge qu’il s’agit d’un ‘ Tangue ‘. Animal nocturne en principe, il a dû faire la bringue hier soir et il traverse le chemin devant nous sans nous calculer, le groin dans la terre :
Peu avant d’atteindre le col, un passage au-desssus d’une falaise parfaitement verticale est époustouflant : les arbres qui poussent horizontaux constituent une véritable fôrêt qui pousse sur un sol vertical. C’est la première fois que nous prenons une forêt en mettant l’appareil photo à l’horizontale :
Le cardio ne monte même pas dans les tours (faut dire qu’un 11 septembre, il doit se méfier) et nous arrivons tranquilles au col pour une autre belle surprise : nous passons au dessus des nuages qui forment une mer ouatée entre les îles sommitales :
Le Piton des Neiges est parfaitement dégagé et vu notre forme, on monterait presque au sommet ce soir pour assister au coucher du soleil. 
Plus que quelques efforts pour atteindre la caverne Dufour, creusée naturellement dans une coulée par l’écoulement de la lave en fusion sous le couvercle solidifié de la lave refroidie au contact de l’air :
Le refuge est tout à côté et nous découvrons que la nuitée ‘en bungalow’ ne correspond pas vraiment au petit nid que nous avions imaginé 
mais à un dortoir de 8 sous tente, donc non chauffé contrairement aux dortoirs situés à l’intérieur du refuge. La nuit sera donc courte ET froide.
Infos pratiques : Plusieurs options pour atteindre le Piton des neiges. Nous avons opté pour la plus directe (départ de Cilaos depuis le parking du ‘Bloc’) dans sa version classique : 1ère journée avec 1110 m de dénivelé pour domir au refuge, puis départ le lendemain matin de nuit vers 4h pour assister au lever du soleil au sommet vers 6h. Puis redescente jusqu’au ‘Bloc’. Réserver la nuitée au refuge dès que vous pouvez, d’abord parce que les 80 places sont vite prises, et parce que celles dans le refuge sont chauffées. Contrairement à ce que nous avait indiqué la centrale de réservation, les bungalows sont des tentes ou constructions légères en bois. Nous vous conseillons de réserver le repas au 06 93 13 54 10 (22 €, bon et convivial même si vous ne pouvez pas vous mettre à coté de qui vous voulez : des petits papiers indiquent votre place obligatoire) et le petit déjeuner (7€ que vous pourrez prendre au retour du piton). Contrairement à ce qu’on vous dit lorsque vous réservez le repas en téléphonant au refuge, vous pourrez acheter de l’eau minérale (et même des bières). Donc nous vous conseillons d’amener de l’eau pour 1 journée environ seulement. Car en plus il y a au Matarum, à mi-chemin de la montée, une source d’eau potable.
Emportez un sac à viande (couvertures fournies), des vétements bien chauds et des gants, vous ne le regretterez pas.