29 & 30 Octobre 2022 : Non seulement la route pour parvenir au canyon de Colca est magnifique (par ici), non seulement il constitue dans la pratique le seul endroit facilement accessible où vous êtes certains de voir des condors (par là), non seulement l’ambiance villageoise y est très agréable (encore par là), mais en plus nous avons adoré les paysages.
La rivière Colca creuse son sillon sur plusieurs centaines de kilomètres entre les sommets andins et la mer. La partie la plus spectaculaire se situe entre Chivay (et même La Calera) et Cabanaconde, à gauche sur la carte :
Elle se divise clairement en 2 parties :
– La 1ère moitié entre Chivay et Maca constitue une très belle vallée avec de très esthétiques cultures en terrasse et de très agréables bains chauds de sources thermales. La vie paysanne s’y écoule paisiblement dans une ambiance très traditionnelle (sauf exception ponctuelle).
– La vallée se transforme dans la seconde moitié entre Maca (tunnel) et Cabanaconde, en un canyon profond de 3 270 m, Il a été le plus profond du monde jusqu’en 1995. A cette date a été mesurée la profondeur du canyon du Cotohuasi, 400 km plus au Nord, et elle atteint 3 535 m. Quoiqu’il en soit, le Grand Canyon américain est battu à plate couture avec ses 1 600 m de profondeur maximale. Ce sont ces falaises inaccessibles pour les humains et les pumas, leurs deux prédateurs, qui abritent une cinquantaine de condors.
Nous ne sommes pas descendus dans le fond du canyon depuis Cabanconde comme le font certains, car le paysage totalement pelé dans ce secteur ne nous semble pas mériter les 1 200 m quasi-verticaux à descendre puis à remonter le lendemain. Nous avons préféré une petite rando jusqu’au mirador d’Achachihua d’où l’on voit bien l’oasis de Sangalle (ci-contre) dans le fond du canyon et une plus significative dans la vallée vers Yanque, jusqu’au site de Uyo Uyo. Ce dernier est à l’abandon, mais la balade est très sympa au milieux des cultures en terrasse labourée grâce à des charrues tirée par des bœufs. Nous y avons retrouvé un peu du Tigré en Ethiopie.
Parmi les beautés du Colca, les cascades de glace sont fascinantes, surtout pour nous qui sommes habitués à les voir au milieu de la neige et dans les secteurs à l’ombre. Ici, elles sont toutes proches des sommets, elles étincellent dans un environnement 100% minéral, en plein soleil.
Le village de Maca est toujours en grande partie debout, mais cela relève du miracle :
– Un énorme glissement de terrain juste après le village en allant vers Cabanaconde, fait descendre de plusieurs mètres par an. La seule route de la vallée s’est effondrée totalement et il faut contourner par un chemin en terre scabreux. Rien ne sert de la reconstruire, elle s’effondrerait de nouveau.
– En 1995, un tremblement de terre (lors de la fameuse éruption du Sabancaya voisin) a démoli une partie du village et a fissuré la tour gauche de l’église, comme celle Yanque. A droite, les gravats des maisons démolies et au fond les failles crées dans la montagne par les secousses sismiques.
Ci-dessous, coucher de soleil depuis la vallée sur le Sabancaya qui crache toujours, à la gauche du Hualca Hualca plus paisible.
Autre attrait de la vallée du Colca : les thermes. Ils ne sont pas tous très bien tenus. Comme ceux de Chacapi situés dans un cadre qui pourrait être magique si un horrible pont métallique remplaçant l’ancien magnifique (à gauche), ne surplombait pas le site. Ajoutons que le vent se levant en général l’après-midi, il est fort et glacial au fond des gorges, surtout lorsqu’elles passent à l’ombre. Nous préférons de loin ceux de la Calera, qui plus est dans un chouette cadre (ci-dessous), encore différent du reste de la vallée. Il se situe au-delà de Chivay.
Infos pratiques : A Arequipa, le canyon de Colca constitue la sortie de base de toutes les agences de voyage, proposée également dans tous les hôtels. Vous ne pourrez y échapper. laisser-vous tenter sans hésitation, mais ne vous laissez pas faire. Nous vous déconseillons la sortie en un jour qui s’effectue au pas de charge et ne permet pas de bien profiter du canyon. Passer au moins une nuit ou deux sur place. Négociez, compte tenu des infos glanées dans ce blog et ailleurs, un programme vous permettant de profiter cool de la vallée (1ère partie) et des condors (cf article ‘El condor no pasa’)
Attention aux treks proposés au fond du canyon : 1200 m de dénivelé d’un coup + chaleur + altitude de 3000 m en moyenne = bonne condition physique et acclimatation. Certains vomissent en remontant.
N’hésitez pas à tester les différentes autant qu’étonnantes variétés de mais cultivées dans la région.
Toujours aussi superbe, étonnant, instructif :)) Et on aime beaucoup tous les titres de post avec « bonheur » dedans !
Ola amigos, que tal ?
Feliz haber news from Francia, Paris y Vallouise 🙂