COTOPAXI : le volcan parfait ?

12 Octobre 2022 : Le temps est totalement bouché ce matin, mais la météo annonce pire pour les jours suivant. Alors nous misons sur le fait que la couche de nuages ne semble pas épaisse et quittons Machachi en bus. Peu à peu , le temps se dégage et le Cotopaxi surgit au détour d’un virage. Nous sommes éjectés en quelques secondes du bus au Km 319 sur l’autoroute de la Panaméricaine. Une femme s’avance vers nous. Il faut dire que nous sommes les seuls touristes. Elle nous propose de nous amener pour 60 $ au glacier du Cotopaxi à 5100 m. Nous sommes arrivés à Quito 2 jours plutôt, nous savons que face au mal des montagnes, le soroche ici, nous sommes très courts. Nous avions tenu au Népal jusqu’au pied de l’Everest sans souci, mais nous étions montés par paliers en 7 jours de 3000 à 5300 m. Aujourd’ hui, après juste 2 nuits à 3000 m, monter jusqu’à 5100 m, ce n’est pas gagné. Nous négocions donc d’en rester à 40 $ si nous calons rapidement dans l’ascension.

Seulement 2 femmes sont chauffeurs – guides dans la vallée des volcans. Nancy, avec qui nous accrochons rapidement, est l’une des deux.  Elle nous propose, à l’inverse de ce que font les agences généralement, de nous amener d’abord à la lagune Limpiopungo afin de nous acclimater un peu plus à l’altitude avant de monter vers le refuge. Les vues sur le volcan Ruminahui  (ci-dessus) et le Cotopaxi y sont superbes (ci-contre avec Nancy à droite).

 

Le moment est tellement magique qu’on en oublierait presque que le Cotopaxi est un volcan très actif   : sa dernière éruption en 2015 a obligé les milliers d’habitants de la région à évacuer pendant des mois. Et il fume toujours. Beaucoup moins certes (cf hotos du web ci-contre) mais les nuages qui sont juste au-dessus du sommet du cône sont constitués de gaz. Cela ne se voit pas sur les photos, mais ils ne sont pas de la même couleur que les autres.

Nous poursuivons jusqu’à la fin de la piste, toujours dans de grandioses paysages, à 4800 m, où démarre le sentier pour atteindre le refuge.

 

Nous montons très lentement, mais nous restons les premiers étonnés que le soroche nous oublie. En vue du refuge, la forme est toujours là, les vues vers le sommet et la plaine sont exceptionnelles :

Alors nous décidons d’enchaîner  jusqu’à la glace.  Les derniers 100 m de dénivelé, dans une trace plus sablonneuse sont difficiles. Mais en moins de 2h, nous avons avalé 500 m de dénivelé ! Nous n’en revenons pas.

Nous sommes sur un nuage. D’ailleurs en parlant de nuages, ils commencent à se faire menaçants. Nous filons vers le refuge, en prenant juste quelques secondes pour admirer la flore, rare mais aussi belle que l’environnement.

Un thé aux feuilles de coca nous requinque et c’est reparti pour le grand schuss : un large chemin de sable descend direct au parking. En moins de 15 minutes nous dévalons les 260 m que nous avons eu quelque peine à monter en 1h.

En redescendant, nous croiserons un superbe renard et un jeune caracara, le rapace qui règne sur les lieux.

 

Nous nous sommes tellement bien entendus avec Nancy que nous lui proposons de faire la boucle par le Nord et nous laisser à Machachi où nous séjournons.  Le lendemain, nous irons avec elle au Quilotoa. Son histoire montre à quel point en Equateur, la vie relève plutôt de la survie : ayant passé son enfance avec ses 10 autres frères et sœurs dans 3 minuscules maisons en paille contiguës au pied du Cotopaxi, elle a du se marier à 17 ans avec un jeune homme choisi par ses grands-parents pour les animaux et terres qu’il possédait.

Infos pratiques : L’ascension jusqu’au sommet ne pose pas de difficulté majeure hormis l’acclimatation et l’entrainement nécessaires pour atteindre les 5897 m du volcan.