Depuis Tenerife, nous faisons un saut de 3 jours sur l’île voisine Gran Canaria. Elle est physiquement différente de Tenerife car non dominée par un immense volcan central comme le Teide et sa caldeira. Elle est pourtant aussi totalement née du volcanisme comme chaque île des Canaries. Mais se situant à l’Est de Tenerife, son volcanisme est plus ancien donc moins prégnant bien qu’omniprésent. L’île le plus à l’Ouest des Canaries ‘El Hiero’, donc la plus jeune possède un volcan encore actif.
Comme à Tenerife, le tourisme de masse se concentre sur les quelques plages du Sud.
Nous prenons le bateau à Santa-Cruz de Tenerife. Nous repérons notre bateau à quai, mais comment l’atteindre et franchir la barrière qui ceinture le port ? Mais là, comment atteindre le bateau que l’on voit juste de l’autre côté de l’avenue ? Naturellement absolument aucun panneau d’indication dans tout le secteur. Le taxi juste derrière nous voit chercher, nous double pour demander s’il peut nous aider, et nous dit de le suivre. Il va faire 4 km (aller) pour nous amener juste devant l’entrée unique du port que l’on n’aurait jamais trouvé sinon. Tu imagines un taxi à Paris ou même Marseille, qui ne te klaxonne pas parce que tu le ralentis en cherchant, qui te double et s’arrête pour te demander si tu cherches quelque chose, puis te propose de t’accompagner avec le sourire tout en faisant un énorme détour ? La réputation des Canaries n’est pas une illusion d’optique ! On refait donc après avoir chaleureusement remercié notre sauveur, les 4 km dans l’autre sens sur le quai jusqu’au hall d’enregistrement ultra moderne avec nos billets réservés par internet par Direct Ferries . Nous sommes quasiment seuls sur ce grand bateau.
Au sortir du port, plein de plates-formes pétrolières presque belles au lever du soleil sur fond de montagnes le long de la côte. Tous ces monstres de ferraille sont là parce que les compagnies pétroloères ont commencé à prospecter au large des Canaries (Lanzarote, Fuerteventura) en 2014 et que le cours du pétrole ayant chuté, toutes les recherches sont figées, entrainant de nombreuses faillites de société de recherche. Une plate-forme qui rouille dans le port lui rapporte 200 000 € par jour !
Le centre de la Gran Canaria offre de magnifiques panoramas sur les laves figées en rochers (Roque Bataygen et Roque Nublo en particulier) et aiguilles aux formes étranges. En toile de fond, l’île de Tenerife, avec le cône caractéritique du Teide émergeant de 1400 m au dessus de la caldeira comme ci-dessous. Le plus beau point de vue selon nous vaut le détour : Pozzo de las Nieves.
Les terribles traces du gignatesque incendie qui a ravagé l’île il y a quelques mois sont toujours très présentes.
Une petite caldeira parfaitement circulaire en descendant de Pozzo de las Nieves vers Aguimes.
Magnifique village d’Aguimes. Quand nous arrivons, toute la ville suit un corbillard mais çà tchatche tellement à partir du 5ème rang qu’un boucan d’enfer (en espérant que çà ne présage rien pour le défunt) envahit les ruelles le long du parcours. La vieille ville est constiuée de belles maisons blanches avec des pierres de lave apparentes, petites placettes avec statues en bronze sur les bancs… Elle a comme un air de médina très proprette sur elle.
Nous poussons jusqu’à Maspalomas au Sud après un petit crochet par le barranco de Guadayeque et ses maisons troglodytes, plutôt cool, mais pas de quoi écrire à ses parents non plus au regard (tiens là le terme parait bien approprié) des panoramas de la veille.
Maspalomas est un endroit surprenant : un petit bout de désert assiégé par ce que l’industrie fait de mieux en matière de tourisme de masse. Autant dire que l’on ne s’y sent pas seul, mais cet échantillon de Sahara tombé là, en bord de mer, sur une île 100% volcanique réussit à garder un petit côté magique. Il permet même en dehors des heures de pointe et moyennant une pratique experte du cadrage de faire quelques belles photos, et ce sans avoir besoin de s’en remettre à photoshop pour éliminer les touristes comme certains le pratiquent.
Au-delà de Maspalomas, l’acceptable cotoie le pire en matière d’urbanisme de vacances à la chaîne pour travailleur en mal de soleil. Parce que les plages elles ne valent même pas le déplacement.
La maison de Christophe Colomb (ci-dessous)à Las Palmas, la capitale de Gran Canaria et étape sur la route des Amériques est belle et interessante.
Comme à Tenerife, cet arbre étrange qu’est le dragonnier est bien répandu ici.