Aujourd’hui nous attaquons la route de la Corde en taxi, puis longue randonnée depuis Cova jusqu’à Paul. Helder, notre super hôte de ‘Divin Art’nous trouve un taxi sympa qui vient nous chercher à Ribeira Grande : Lucas. La route de la Corde, aussi pavée que vertigineuse, était cruciale car la seule route permettant aux agriculteurs du versant Nord d’exporter leurs récoltes vers les autres îles de l’archipel, via le nouveau port du sud, Porto Novo (où débarquent les ferries en 1h deppuis Mindelo). Cette route grimpe jusqu’aux hauts sommets des montagnes, flirtant avec des précipices de plus de 1 000 mètres de profondeur. Sa construction a duré plus de 30 ans, et a coûté la vie à de nombreux travailleurs. Depuis peu, une route goudronnée littorale permet de faire plus rapidement et plus tranquillement le lien entre Porto Novo et Ribeira Grande.
La route de la Corde révèle l’étonnant contraste entre les deux versants de l’île : le Sud sec et aride, et le Nord humide et fertile. Epoustouflant : souvent sur une crête avec parois verticales sur les côtés, aiguilles, cirques, et l’on comprend mieux son nom : on est souvent sur la corde raide. Passage le plus spectaculaire : Delgadil. Le temps est totalement dégagé, incroyable. Nous arrivons sur la crête au Cirque de Cova totalement circulaire avec ses cultures. Nous démarrons en compagnie d’Irlandais dont la fille se casse la figure dès le
départ. Montée au col au dessus de Cova et là; le choc ! Nous découvrons un autre cirque, très très vertical, dans lequel nous allons descendre. Les nuages commencent à monter et la mer de nuages rend le spectacle encore plus incroyable. Photo avec un couple de français
qui va descendre avec de fines baskets plates toutes lisses et va en baver. Quelques passages un peu scabreux car le chemin est totalement dégradé sur certains passages. il y a des travaux de poteaux électriques spectaculaires redressés à la force humaine uniquement.
Helder, notre hôte, nous apprendra le soir que le chemin très raide était défoncé parce que les troncs – poteaux étaient descendus par là à la force humaine. Incroyable ! Pas le choix car pas d’hélicoptère au Cap Vert. En trouvant Joëlle sur la photo ci-dessous, vous aurez une idée de la verticalité qui règne dans le coin.
Arrivée au village. Une mamy bourrue veut nous fourguer son rhum très très fort sans nous dire le prix. Puis elle nous arrache 100 escudos pour la dégustation. On lui laisse compte-tenu de la misère dans laquelle elle vit avec sa petite. Adisson bien plus sympa chez Sandro qui nous fait goûte tout l’évantail de sa production. Tous les ponches sont excellents et on craque pour le Coco et Coco-Chocolat pour les copains… et pour nous 7 bouteilles plus du café. Heureusement pour notre dos et peut-être aussi pour notre foie, les bouteilles ne font pas 1 litre.
Le spectacle de l’immense cirque depuis le bas est magique aussi et on peine à croire que l’on a descendu une face verticale comme çà.
Descente par la route pavée puis raccourci par chemin à droite par rivière. On aide les Irlandais qui tombent facilement à trouver leur chemin. Belle descente dans les bananiers et
dans les cannes dont les plumeaux féériques réapparaissent à base altitude. Mais çà commence à faire un peu long et les pieds chauffent pour ce record de dénivelé : plus de 1500 m. Mais les gamins toujours aussi adorables et joyeux nous aident à garder la forme.
Arrivons à Paul : petit réconfort au bar design sur la grève. Banane figue offerte par le garçon bien fruitée. Magnifique écume blanche sur fond de rochers noirs qui ravit 3 bodyboarders. Nous prenons pour rentrer par la route du littoral un aluger bondé avec les 2 autres couples ce qui permet de partir tout de suite.
Juste avant d’arriver à Ribeira Grande, on se prend une belle pierre tombée du haut de la falaise sur le toit ! Bruit fracassant mais nous sommes toujours vivants, cela a l’air courant ici…