NAMCHE BAZAR : ce petit village sous la main de Phi, le plus gros pourtant de toute la région, occupe un site incroyable : un amphithéâtre naturel suspendu entre 3400 et 3500 m faisant face à une muraille de 6 000 m. La rivière sépare les deux au fond d’une gorge, 600 m plus bas. Quand les nuages se lèvent, voici ce que les habitants ont devant leurs yeux :
C’est ici que nous avons compris ce que l’expression ‘‘descendre en ville ‘’ signifiait. De notre lodge jusqu’au centre avec ses quelques commerces, il y a 100 m de distance horizontale, mais aussi 100 m de distance verticale. Quand on descend faire ses courses, mieux vaut ne pas oublier le sel…
Notre premier objectif, monter jusqu’à Namche Bazar est donc atteint et c’est le bonheur. C’est à partir de Namche, que l’on commence à côtoyer les géants. Le spectacle des sommets de 6000 à 8800 m qui nous dominent est à couper le souffle… et effectivement, nous avons toujours le souffle court. Le pas est très lent dès qu’il faut monter, mais nous avons dépassé 3900 m sans problème en entrainement d’acclimatation le lendemain de notre arrivée à Namche. Donc nous ne pouvons plus reculer, demain c’est le grand saut. Les sommets enneigés qui entourent Namche Bazar sont somptueux mais il est rare de les apercevoir tous dégagés en même temps, même tôt le matin, il y a souvent déjà quelques nuages. Pour voir l’Everest et le Lhotse (photo en-tête Everest à gauche), il suffit de monter juste au-dessus du village. Pour le prix, vous aurez même la statue de Tensig Norgay, le Sherpa qui a vaincu le premier l’Everest avec Hillary. Pour admirer l’extraordinaire Ama Dablam (qui ne fait pourtant même pas 7 000, photo ci-dessus), il faut marcher une bonne vingtaine de minutes sur le chemin du camp de base de l’Everest.
A Namche Bazar, nous avons faisons tirer le luxe au maximum : douche chaude et wifi ! Fini tout çà : nous partons pour Gokyo. Non, nous n’irons pas au camp de base de l’Everest, car d’abord on n’y voit même pas l’Everest, et ensuite le parcours est tellement fréquenté ! Nous avons opté pour un trek qui semble tout aussi spectaculaire mais beaucoup plus tranquille. Que ce soit clair, on n’a pas dit pépère ! Il finit par une ascension d’un petit sommet de 5 360 m, soit l’altitude du camp de base de l’Everest. La météo prévoit des températures de – 16°C, de la neige, et bien entendu aucune chambre (lit = mousse de 5 cm d’épaisseur sur planche de bois) n’est chauffée. Autant dire que nous avons prévu chaque jour de pouvoir rebrousser chemin si les conditions climatiques ou le mal des montagnes nous l’imposent. Sommes-nous sains d’esprit d’avoir quitté, il y a moins d‘une semaine les piscines à débordement de Bali avec leur eau à 28°C ? Les trekkeurs français croisés en route avaient de gros doutes en tous cas.
Les moulins à prières sont très présents le long des chemins. Nous sommes en plein pays Sherpa, bouddhistes à 100%. A tourner dans le sens horaire, et à contourner par la gauche pour purifier votre âme. Et comme ici chaque gramme compte, nous n’en avons pas ‘manqué’ un. Les porteurs, hindouistes, n’en ont rien à cirer et tracent leur chemin au plus court.
Un des 6000 m dominant Namche.
Le Tabuche, qui nous domine de 3000 m lors que notre petit trek d’acclimatation, qui ne nous dominera plus que de 1000 m lors de notre trek au Gokyo.
Ci-dessus, le Lhotse (8 516 m, le 4ème plus haut sommet du monde) à gauche et l’Ama Dablam à droite, petite sœur de seulement 6 812 m, mais quelle allure !
La flore a des points communs avec celle des Alpes, comme ces edelweiss, très ressemblantes avec tout de même des différences visibles.
Les pignes de sapins sont ici bleu-gris, et les pins de l’Himalaya ont des aiguilles très longues.
Et on finit par la star que tout le monde est venue voir avec ses 8 842 m, pourtant loin d’être notre préférée, l’Everest. Comme dirait notre amie Fanfan, çà c’est fait !