16 – 17 Octobre : Le road trip continue ce matin de La Foa à Bourail :
Le Fort de Teremba sur la route vers Bourail n’a rien d’un fort de Vauban. Il était surtout destiné aux bagnards. L’intéressante exposition à l’étage nous fera comprendre le rôle majeur des bagnes en Nouvelle Calédonie : 26 000 prisonniers y furent déportés de 1864 à 1897. Largement majoritaire face aux colons « libres », la plupart des anciens forçats ou déportés politiques vont rester dans la colonie et y fonder leur famille.
Vous aurez remarqué la guillotine à droite qui faisait partie intégrante du fonctionnement des bagnes. Ci-dessous à gauche, une des prisons :
A la fin de leur peine de travaux forcés, les bagnards devaient « doubler » leur peine en étant placés dans des fermes pénitentiaires et, une fois libérés, ils pouvaient rentrer en métropole s’ils le souhaitaient (le voyage durait 4 mois), ou obtenir une terre en concession s’ils s’étaient bien conduits. L’administration pénitentiaire prenait pour cela sur les terres indigènes, raison essentielle de la grande révolte Kanak de 1878. Nous comprenons mieux le sanctuaire découvert la veille sur la route du Parc des Grandes Fougères. Il commémore la mort du Chef Ataï, qui a mené cette révolte et dont les restes sont inhumés ici.
Les bagnards dits transportés relevaient de crimes et vols. Les déportés étaient issus de l’insurrection de la Commune de Paris et de révoltes en Algérie essentiellement. La Communarde Louise Michel fût probablement la déportée la plus célèbre.
Les femmes font rapidement défaut dans la nouvelle colonie et de vastes campagnes sont organisées pour ramener des condamnées de métropole. Elles étaient alors hébergées dans un couvent de la région jusqu’à leur mariage avec un libéré titulaire de terre ou un condamné. Et nos hôtes à la Foa et Bourail étaient tous arrières-petits enfants de bagnards conservant précieusement le chapeau de paille de leur ancêtre, devenu symbole de leur vie de forçat.
Nous poursuivons vers Moindou où se situe la plus importante concentration de palmiers royaux de Nouvelle Calédonie, soit plus de 500. Ils sont immenses et majestueux avec leur troncs tout blanc. D’autres palmiers, plus petits, nous avaient déjà impressionnés en route :