SUMBA : la PUISSANCE de la TRADITION

Novembre 2024 :  Voici l’essentiel de ce que nous avons compris et vécu de la tradition Sumbanaise(merci Imelda), omniprésente et spécifique ce cette île. Sumba est l’une des rares îles Indonésienne chrétienne protestante. Comme souvent lorsqu’une religion est importée par des colons, un savant cocktail se crée avec les croyances issues de l’animisme préexistant, ici appelé Marapu. Nous avons également observé, comme à Florès ou Bali, que les mosquées gagnent du terrain dans l’Est. L’explication, peu spirituelle, est probablement la même qu’ailleurs : elles sont bien mieux financées que les églises par les pétrodollars, notamment Saoudiens.

Les ancêtres : ils sont omniprésents. A commencer par les énormes tombes à proximité des maisons. Sumba est le dernier endroit sur Terre où les sociétés sont restées proches des traditions des tribus montagnardes d’Asie du Sud-Est et construisent encore plus de 100 tombes mégalithiques chaque année sur l’île.

Les 4 piliers des maisons représentent également  les grands-parents et l’immense espace sous le toit constitue le lieu où les âmes rejoignent les  dieux. Dans les maisons ‘riches’, ces piliers sont ornés de symboles marapu, comme celui ci-dessous en train d’être sculpté.

Les buffles : ils se situent au sommet de la hiérarchie animale Sumbanaise. Le nombre de cornes de buffles exposées devant chaque maison démontre le niveau de richesse de la famille. Celle-ci témoignent en effet de l’importance de la nourriture lors des différentes cérémonies organisées par la famille.

Les buffles représentent également la partie la plus noble (et la plus ruineuse) de la dot. Le futur époux doit en effet emprunter parfois toute sa vie pour les acheter.  Nous avons rencontré une jeune Sumbanaise dont le futur époux n’avait encore pu offrir qu’une dizaine de buffles aux parents. Le prix de sa fille ayant été fixé par la mère à 50 buffles, il ne parvenait pas à honorer son engagement depuis plusieurs années. Le statut de la jeune fille s’en trouve très perturbé car ses parent gèlent la situation tant que le nombre demandé n’est pas atteint.

Les chevaux : Ils sont plus petits que les chevaux d’Europe ou d’Amérique, mais souvent magnifiques. Ils font partie, avec les buffles, de la dot que le mari doit offrir aux parent de la mariée. Le nombre est là encore fixé par la mère de la mariée. Ils rappellent également avec le parang (sabre) le culte guerrier qui s’exprime dans des joutes équestres appelées pasolas. Deux camps, deux villages s’y affrontent à coup de lances – javelots et le sang y coule encore parfois.

Les cochons : quasiment sous chaque maison traditionnelle vivent au moins un cochon. N’espérez pas pour autant profiter que Sumba n’est pas musulmane comme le reste de l’Indonésie pour vous faire servir de la charcuterie : les cochons sont exclusivement destinés aux cérémonies. Lorsqu’un parent décède, la famille nourrit pendant toute la durée des rites funéraires tous ceux qui viennent y assister. Il faut donc préparer pendant environ une semaine les repas pour 100 à 200 personnes. Les buffles et les cochons sont destinés à cela après les sacrifices rituels. Et les mâchoires des cochons finissent comme ci-contre, suspendues en façade des maisons à côté des têtes de buffles pour témoigner du faste de la cérémonie, donc de la richesse de la famille.

 

 Infos pratiques : les pasolas  (batailles avec chevaux et lances) n’ont lieu qu’en février-mars.  En dehors de cette période, vous ne pourrez voir que des tribunes devant des champs vides.

A Sumba, vous paierez pour tout : accéder à une cascade, un point de vue, ou un village traditionnel. Les sommes demandées pour les villages restent très raisonnables, de 1 à 2€ par personne, contrairement au tarif de certaines cascades qui atteignent 10 €/p + 5 € de parking soit par personne le prix de 2 repas dans un restaurant.

Nous ne pouvons que vous conseiller de prendre un guide parlant bien Anglais pour prendre la mesure de toute cette culture. Quelques chauffeurs peuvent vous guider au bon endroit, ce qui est déjà fort utile puisque les indications sont rarissimes, mais très peu parlent Anglais. l’expérience que nous avons eu avec Imelda (robe à carreaux) sur la photo a été vraiment unique et extraordinaire. Vous la trouverez sur Google en tapant ‘Sumba Voyage’. Elle est mariée à un Français, Yohan, et parle un tout petit peu Français en plus de l’Anglais. Ils ont construit 2 magnifiques bungalows sur leur terrain fort bien placé dans le Sud-Ouest de Sumba.

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