26 Novembre 2024 : C’est jour de fête dans le village traditionnel situé au centre de Waikabukak. Mais pour y assister, nous devons être en tenue traditionnelle, comme tout les habitants. Imelda, notre guide ange-gardien, nous amène chez sa maman pour nous habiller. Elle nous prête des Ikats colorés. Déjà que nous suffoquions sous la chaleur, les couches d’épais sarongs nous achèvent. D’autant plus que la séance d’habillage dure et qu’il manque l’indispensable sabre à la ceinture (parang) pour le second garçon. Finalement, un voisin court nous chercher le sien chez lui. Il revient tout heureux et fier de prêter son trésor dont la poignée est en corne de buffle. Phi prend la lourde responsabilité de le porter. Mais le voisin n’est pas satisfait : il manque autre chose : les turbans sur la tête. Toujours aussi adorable, il retourne nous en chercher deux. Nous sommes dégoulinants de sueur, mais parés pour la fête.
Le village, perché sur la colline au milieu de la capitale de l’Ouest de Sumba, est immense et magnifique. Il commence à y avoir affluence. Nous sommes les seuls étrangers parmi un millier de Sumbanais et faisons l’objet de beaucoup de curiosité, et de bienveillance. chez les garçons, les pharangs (sabres) sont fièrement arborés à la taille. Les jeunes filles sont, elles, particulièrement attirées par Joëlle et les yeux bleus de Fanfan :
Au bout de quelques dizaines de minutes, un groupe de jeunes garçons déboule et fait une courte danse guerrière devant chaque groupe de maisons :
Nous les suivons et grimpons avec la foule sur la ‘place’ du village, bondée de Sumbanais en tenue. Au bout d’un nouveau bon moment de transpiration, surgissent une femme et beaucoup d’hommes surexcités. La femme esquisse de temps en temps quelques tranquilles pas de danse au son de quelques tambours, puis les hommes se déchainent en brandissant leur parang tout en hurlant ‘Poulet ! Poulet ! Poulet !’ Rien à voir avec l’animal dont le nom français aurait pu miraculeusement arriver jusqu’ici : c’est un cri de guerre Sumbanais.
Puis les guerriers disparaissent et une seconde femme dans la même tenue noire que la première apparait et la rejoint dans sa danse. Puis réapparaissent les guerriers aux cris de ‘Poulet ! Poulet ! Pour disparaitre de nouveau.
Une danseuse s’ajoute à chaque séance de cris de guerre ‘poulet’. Nous avons compris le concept, et comme la chaleur est insoutenable au soleil sous les épais costumes, nous craquons après l’arrivée de la 6ème danseuse. Mais quelle expérience ! Un peu comme si nous faisions face à un Haka à 30 cm des All Blacks armés de sabres et de lances.
Nous allons ensuite manger dans la maison de la famille d’Imelda qui va nourrir aujourd’hui près de 200 personnes. En ce jour de fête, toutes les maisons servent à manger à tout le monde. Au menu, il y a le choix pour accompagner le riz : poulet ou chien. 2 téméraires ont voulu goûter du chien (Fanfan et Isakia). Les deux mêmes seront malades pendant la nuit. Coïncidence ?
Vous remarquerez dans la cuisine (photo ci-dessous) le chien qui vient probablement rendre un dernier hommage à ses collègues en train de cuire dans la marmite :