Pourquoi nous avons adoré l’Afrique du Sud :
– Pour la nature : les parcs nationaux sont nombreux et variés. Il est possible de découvrir soi-même les animaux du lion au rhinocéros, de l’hippopotame à la girafe en circulant dans un voiture de tourisme en toute liberté, sans la lourde organisation d’un safari comme au Kenya par exemple. Les animaux marins sont aussi visibles dans la région du Cap : Baleines, pingouins, otaries…
Les paysages sont également extraordinaires, du Blyde River Canyon à la péninsule du Cap en passant par le Drakensberg.
– Le bel accueil des gens, blancs comme noirs. Mention particulière pour le peuple zoulou, imprégné de rires, de chants, et de danses.
– L’excellent vin produit dans la région du Cap, blanc comme rouge.
Ce que nous avons moins aimé :
– L’immense décalage entre la situation des blancs en possession de toute l’économie et celle des noirs des townships en possession des 4 tôles de leur maison. Certes une importante classe moyenne noire a émergé depuis la fin de l’apartheid grâce à Mandela, et de nombreux quartiers avec des maisons en dur (toutes identiques) sont sortis de terre. Mais le dénuement total d’encore une majorité des populations noires est dramatique. Il entraîne la montée en puissance de la drogue, de l’alcool, et des violences. Nous avons ressenti comme en Namibie, le racisme méprisant des blancs envers les noirs dans quasiment tous nos échanges. Il est profondément ancré, alors que la rancoeur des noirs est loin d’être généralisée.
L’ambiance est donc très spéciale, nous n’avons connu cela nulle part ailleurs dans le monde. Nous nous sommes pourtant sentis toujours en sécurité dans le pays, à part dans quelques quartiers très pauvres des grandes villes. Mais les blancs nous ont souvent dit : «Surtout n’allez pas à tel endroit, c’est dangereux». Le pays donne l’impression d’une poudrière qui peut exploser à tous moments. Les statistiques affichent plus de 50 meurtres par jour. Plus qu’à Marseille en un an, c’est dire. La plupart des quartiers de blancs de blancs sont ultra barricadés avec vigiles patrouillant jour et nuit. Chaque villa est fortifiée par de hautes clôtures électrifiées. La seule indication à l’extérieur de chaque maison est un panneau indiquant la société de surveillance. Et ça n’est pas du factice : Joëlle a pris une très violente décharge de 220 V en mettant les clés dans la boîte aux lettres en partant, comme nous l’avait demandé notre hôte. Cette ambiance tendue entraîne la fuite de nombreux blancs (et les capitaux qui vont avec) vers l’île Maurice ou l’Australie. Ils craignent tous un second Zimbabwe qui a exproprié tous les blancs d’un coup. Certains politiques corrompus au pouvoir y pensent pour masquer meur incapacité à trouver une plus juste répartition des richesses. Et la victoire des Springboks intensément célèbrée par les 2 communautés ne sera bien sûr pas suffisante pour changer les mentalités en profondeur. Si l’on ajoute une corruption croissante touchant jusqu’aux policiers, on se dit que le pays le plus développé du continent africain a vraiment besoin d’un second Mandela (le capitaine des Springboks ?) pour stopper le déclin.
Pour finir sur une note beaucoup plus légère, nous avons déploré, comme en Australie, l’absence généralisée de flexibles dans les douches. Nous sommes restés souvent démunis face à un pommeau désespérement fixe et indigent qui n’éclabousse que ce qui lui chante. Question électricité, nous avons également été étonnés de l’absence généralisée de va-et-vient, ce qui conduit souvent à avoir tous les interrupteurs à l’entrée de l’appartement. Donc pour aller dans la salle de bains, vous allez l’allumer à la porte d’entrée du logement avant de repartir retrouver votre cher pommeau de douche fixe. On exagère à peine.