4 Décembre 2019 : En contrebas, un peu à l’écart des églises du groupe Nord-Ouest, se dévoile Bet Gyorgios : le petit joyau que l’on voit sur toute les photos de Lalibela. Et pour cause, c’est la seule belle église sans les protections moches de l’Unesco. Elle en est exemptée car c’est la mieux réalisée et donc celle qui a le mieux résisté aux intempéries. Elle a été bâtie en dernier parce que le roi Lalibela himself a eu une vision : St-Georges lui est apparu sur son cheval blanc et lui a dit : » Quoi qu’est-ce ? Tu as construit 10 églises et pas une seule ne m’est dédiée ? » Alors Lalibela, confus, a aussitôt promis de lui bâtir la plus belle. Et il a tenu parole ! L’impressionnant monolithe, même s’il n’est pas le plus grand du site, s’avère d’une grande pureté. Bon, elle n’est pas facile à prendre en entier sans super grand angle, alors on se débrouille comme on peut :
Le chemin d’accès, en compagnie de moines (en jaune) :
Nous arrivons pendant la messe. L’intérieur de l’église étant trop petit, les musiciens jouent dans une grotte annexe :
Un peu plus loin, après avoir traversé le Jourdain et sa grande croix monolithique, se trouvent les églises du groupe Sud-Est :
Moins belles que celles du groupe Nord-Ouest mais intéressantes tout de même. La première, surplombe une probable prison :
Nous empruntons ensuite plusieurs tunnels et passages biscornus.
La dernière partie du plus long tunnel a été bouchée, elle aboutissait dans un coin de l’église Bet Emmanuel, la plus grande et la plus belle du groupe du Sud-Est. Les mauvaises langues disent que Macron, quand il est venu dernièrement en Ethiopie a donné un budget, non pas pour remplacer plus esthétiquement les protections de l’Unesco, mais pour restaurer l’église à son nom. Jupiter et St-Emmanuel, acolytes au Panthéon de Lalibela ?
Du coup, Joëlle nous a mimé l’apparition de la Vierge :
L’église Bet Merkorios n’offre pas grand intérêt mais nous mesurons avec tous les passages alambiqués la quantité monstrueuse de terrassements effectués avec de simples marteaux et burins .
On en voit les traces quasiment partout sur la roche comme ci-dessus. Les scientifiques estiment à 40 000 le nombre d’ouvriers nécessaires pour les creuser, alors qu’en fait comme tout le monde le dit ici, les archanges continuaient à creuser pendant la nuit pour avancer le travail.
La dernière église, Bet Abba Libanos n’est pas la plus sexy mais l’arrivée par les couloirs creusés donne à l’ensemble un petit air de Pétra.
Infos pratiques : Pour la restauration, un incontournable à Lalibela : le Ben Abeba. Le seul bâtiment à l’architecture très originale que nous ayons croisé sur le circuit Nord de l’Ethiopie. Sur la pointe Nord de la ville haute, il surplombe avec sa forme de chapeau de sorcière toute la vallée. La vue depuis les terrasses en forme de verre jusqu’aux toilettes valent la visite. Il a été construit par un architecte Éthiopien pour une Écossaise qui a monté une école et enseigné dans un village perdu de la région. Elle a rencontré un Ethiopien et tient avec lui ce restaurant depuis 2011. La cuisine, plus classique à l’exception du burger de chèvre, est excellente.
