Début des années 90 : découverte de la vallée de Mérida, située le long d’une des branches finale de la Cordillère des Andes au Nord.
Comme pour aller à Canaïma (cf article), l’aventure pour atteindre Mérida commence en montant dans l’avion de l’Avensa, le « Air France » vénézuélien : nous ne sommes certes pas montés dans un DC3 de 1933 aux vis qui flottent, mais nous aurions probablement préféré : de nombreuxs coffres à bagages du Boeing 737 sont fracassés et les faisceaux de câbles électriques sont apparents. Mais c’est un détail, car au décollage, on s’aperçoit que notre hublot fuit. Nous pensions que si c’était le cas, la vitre était éjectée à cause de la différence de pression, aspirant alors les passagers vers l’extérieur. Eh bien, après avoir prié tout le long pour que le hublot tienne, nous pouvons affirmer que ce n’est pas le cas. Les lois de la physique doivent subir une déformation locale.
Mais ce n’est pas fini : l’atterissage sur l’aéroport à 1 600 m d’altitude s’avère également très spécial, puisqu’il est situé en pleine ville et entre les sommets. D’ailleurs ce dernier a été fermé de 2008 à 2013 suite à l’accident d’un avion qui s’est écrasé après le décollage contre une montagne.
La ville de Mérida est dominée par le Pico Bolivar, qui culmine tout de même à près de 5 000 m. Mais el señor Météo le maintiendra dans les nuages pendant tout notre séjour. Le téléphérique qui y mène est le plus haut du monde puisqu’il atteint la hauteur de 4765 mètres au sommet du Pico Espejo après un trajet de 12,5 kilomètres en 4 tronçons !
Alors on ira voir ailleurs plus haut dans la vallée en dépassant plus modestement les 3000 m. Et nous avons découvriront des villages authentiquement enchanteurs,
La vie s’y écoule tranquille dans ces villages de montagne, restés dans leur jus, ce qui fait leur charme.
Nous avons fait la connaissance d’une surprenante église de pierre : San Rafael de Mucuchies
Mais le plus marquant à été la découverte des frailejones, dont nous n’avions jamais entendu parler. Ils ne poussent qu’au-delà de 3 000 m d’altitude et nous avons rencontré les premiers dans le brouillard. Ces plantes impessionnantes par la taille et la forme sont endémiques des hautes montagnes du Venezuela, de Colombie, du Pérou et d’Équateur. Elles retiennent naturellement l’eau des nuages et de la brume. En les touchant, vous avez l’impression de caresser du velours :