23 et 24 Octobre : Nous quittons en profitant le plus longtemps possible du havre que constitue le Tsubes Camp avant d’aller voir la forêt pétrifiée sous la chaleur. Elle se situe juste à 1 km car elle fait partie de la même propriété.
Ce que nous découvrons tout autour de nous a la couleur du bois, la forme du bois, mais c’est de la roche, du jaspe plus précisément, à base de silice. Les arbres datent de 280 millions d’années. Ils ont été ensevelis, puis le bois a peu à peu été remplacé par de la silice. D’autres gisements contemporains, ont subi une transformation différente en évoluant en charbon, notamment en Europe. On distingue nettement sur certains troncs le départ des branches comme ci-contre.
Les morceaux de bois pétrifiés sont partout, nous marchons dessus même en restant sur le chemin. Certains sont plus gros et nous verrons des troncs entiers dont deux atteignant presque 30 m de long. Ils sont juste sectionnés environ tous le mètres, possiblement une question de chaleur : les joints de dilatation se sont créés spontanément de manière régulière.
C’est assez impressionnant. Nous n’avons jamais vu cela, Même dans la célèbre forêt pétrifiée d’Arizona, les troncs ne sont pas entiers : les tronçons sont disséminés façon puzzle un peu partout.
Sur le chemin du retour, notre guide nous explique les plantes (dont une sent la lavande, si, si, on n’est pas chauvins) et surtout nous explique la langue des clics qu’elle parle car elle est Damara, Les 4 types de clicks de base sont à peu près les mêmes que ceux que les San du Kalahari nous avaient montrés, mais ils ne se comprennent pas. Ce qui est époustouflant pour nous Européens, c’est qu’ils émettent ces cliks en même temps que des syllabes : quand il s’agit de refaire les 4 clicks isolés, nous y parvenons très grosso et très modo. Mais quand il faut simultanément parler, nous sommes tous largués. Mais nous aurons passé un super moment d’échanges avec notre guide à tenter de parler Damara
Nous espérions pouvoir rentrer en contact avec des Himbas mais sans entrer dans le système devenu très répandu où l’on paye pour les voir, sans échange, pouvant dans certains cas même faire penser à un zoo. Donc rien de programmé dans les villages construits pour les touristes, et si rien ne se présentait, nous ne verrions pas les Himbas. Or en nous mettant à l’ombre sous un arbre, le gardien du garage à coté nous indique qu’il y a un village Himbas à 2 km. en suivant une piste partant juste depuis là où nous étions garés. C’est bon signe, ce hasard. Nous trouvons sans trop de difficultés le chemin et finit par apparaître effectivement un village de huttes. Des femmes sortent des huttes et viennent à notre rencontre et un bébé saute dans les bras de Joëlle. Au bout d’un moment elle va pour le reposer, mais lui n’est pas d’accord : il va s’accrocher à elle tout le temps que nous resterons. Car pendant que Joëlle pouponne, arrive un homme qui s’interpose et nous demande de payer 200 € par personne pour continuer à leur parler et rentrer dans le village. Il nous dit qu’il a été prévenu de notre arrivé par un coup de téléphone du gardien du garage. Ben voyons, déjà que ce gars a tout, pardon de le dire, d’un maquereau, mais en plus il y a des rabatteurs à commissions. Hop, nous sommes tous les quatre unanimes, on ne rentre pas dans ce système malsain, on repart. Tant pis nous n’échangerons pas plus avec les Himbas.
Pourtant, une heure plus tard, sur la piste menant à Vingerklip, nous apercevons au dernier moment 4 femmes Himbas sur le bord, sous un arbre, adossée à une termitière. Elles vendent quelques objets en cornes et en bois. Maintenant que nous les voyons de très près, nous mesurons combien leur coiffure est étonnante. Elles sont assez vindicatives dans le marchandage qui s’ensuit et il apparaît alors clairement clairement que rien ne les intéresse chez nous à part nos billets de banque. Nous avons eu des échanges tellement sympas avec les Herreros, les San, les Damara et d’autres dont nous n’avons pas bien compris le nom, qu’il y a certainement des explications pour comprendre pourquoi ce n’est pas aussi facile avec les Himbas.
Nous sommes quelques dizaines de km avant Vingerklip, et nous traversons Termiteland. La hauteur de ces termitière est impressionnante, d’autant plus qu’elles ont tendance à prendre la tour de Pise comme modèle :
Nous approchons de Vingerklip que nous découvrirons dans le post suivant :