ADDO ELEPHANT PARK

9 et 10 novembre 2019 :  Alors que les Springboks défilent sur leur bus avec leur coupe du monde dans un incroyable enthousiasme généralisé de Johannesburg à Cape Town, nous continuons de voir défiler les paysages en sens inverse de Cape Town à Johannesburg dans un enthousiasme discret vers l’entrée annexe au Sud du Parc Addo Elephant. En arrivant, nous tombons sur un portail fermé. On se dit que c’est dimanche, qu’il y a des travaux… et qu’il va falloir faire demi-tour pour rentrer par la porte principale… à 60 km. On s’approche quand même, et on se rend compte qu’il est écrit en petit  »Portail automatique ». Il faut avancer jusqu’au trait quasiment contre le portail et… ouf, çà s’ouvre. 

Au premier point d’eau, une hyène et deux Jackals achèvent un éléphant sous l’œil inquiet des zèbres et le regard blasé des buffles et de leur oiseau nettoyeur :

Singes Vervet très photogéniques avec souvent un petit accroché au ventre de leur mère.

Pas beaucoup de vie sinon dans cette partie Sud du parc, à part quelques éléphants dont plusieurs solitaires.. et une tortue qui traverse la route à donf, comme d’habitude.

  

  

  

Nous atteignons la partie nord et notre campement, le Spekboom Hide & Tented Camp et on comprend la raison du terme ‘Hide’ : les 5 tentes sont dissimulées dans une forêt de buissons : c’est un petit labyrinthe pour atteindre chacune. On a l’impression d’un Escape Game, surtout qu’on y rentre par un sas avec des cadenas à code. Heureusement, c’est super bien fléché, notamment pour trouver le petit bloc sanitaire et un lookout sur un point d’eau à l’extérieur du camp. Car ici, c’est l’anti-zoo, c’est nous qui sommes enfermés, les animaux étant libres tout autour. L’escape Game continue pour trouver le frigo car il y a une ruse : il est à gaz puisqu’il n’y a pas d’électricité ici au milieu de nulle part. Mais impossible de le faire démarrer, même en ouvrant toutes les vannes cachées. L’astuce est qu’il existe un second frigo à gaz, planqué dans une petite cabane ayant l’air d’un réduit technique, et qui lui fonctionne. Vraiment bien pensé ce jeu.

Nous repartons à la recherche des animaux avant le coucher du soleil. Beaux zèbres et antilopes sous l’éclairage du soleil couchant, mais nous sommes un peu déçus : pas de big cats. 1/2 h avant le coucher du soleil, un buisson remue : un gros animal dont on ne voit que l’arrière train s’enfuit. Et là, juste à coté, qui vient de renoncer à le courser : un magnifique jeune lion solitaire. Il se remet en chasse, boit pendant 10 minutes au point d’eau voisin, puis repart le museau au vent.

Soudain il change de direction : il a senti des kuddus et accélère le pas. Heureusement pour elles, les antilopes, en permanence sur le qui-vive, l’on senti approcher et détalent. Le lion, loin d’avoir la vitesse du guépard, sait qu’il ne les rattrapera pas : il reprend son chemin. 

 Nous le suivrons un bon moment car nous sommes en hauteur, puis nous irons l’attendre plus loin, là où il devrait croiser la piste. Ne sentant aucune autre proie, il continuera à tracer droit et sera au rendez-vous.

La nuit sera un peu difficile car le vent ne lâche pas l’affaire et certaines violentes rafales font vibrer la structure et claquer les toiles de la tente. Ce serait l’enfer si nous n’étions pas un peu à l’abri dans une forêt dense. Cinquième jour de vent violent quasiment non stop : on va finir par regretter notre mistral vauclusien…

Le matin, nous sommes debout à 5 h (merci le vent) pour démarrer un self game drive dès 5h30, l’heure autorisée pour s’échapper dans le parc. Nous tombons sur un troupeau d’éléphants qui occupe toute la piste et vient droit sur nous. Repli stratégique en marche arrière jusqu’à ce que le troupeau finisse par bien vouloir sortir de la piste.

La veille déjà, un éléphant solitaire nous avait fait reculer car on se demandait s’il n’allait pas charger :

 

Mais la véritable frayeur, c’est quand nous nous retrouvons juste avant de quitter le parc, pris en sandwich par un éléphant devant et deux derrière la voiture.  Celui de devant se colle au pare-chocs comme s’il voulait s’asseoir sur le capot de la voiture, pendant d’interminables secondes. Il finit par avancer, mais nous avions tout ce temps en tête cette image, vue sur le web en préparant notre voyage.

Infos pratiques : L’Addo Elephant Park se situe juste au-dessus de l’extrémité Ouest de la Garden Route. La partie Nord est la plus asphaltée et la plus intéressante pour les animaux car la plus dégagée. En effet presque tout le parc est recouvert d’une forêt dense d’arbustes et l’on ne peut apercevoir la vie sauvage que lorsqu’elle est absente. Le parc abrite les Big Five.

Le Parc est Addo-rable de lapin.

Nous vous conseillons vraiment de réserver une nuit au Spekboom Hide & Tented Camp (via le site des parc Nationaux www.sanparks.org, pénible avec les mobiles mais avec de la patience, on y arrive) pour plusieurs raisons : 1- Nous avons adoré le site des 5 tentes dans le labyrinthe 2- Vous êtes au milieu du parc et un cadenas à code ferme le portail. Vous n’êtes donc pas obligés de vous presser de rentrer avant la fermeture des portes (18 h 30 en novembre) comme dans le camp principal. C’est l’heure la plus intéressante. 3- Un waterhole lookout se situe juste en limite du camp et vous pouvez y aller jeter un coup d’œil de temps en temps en 2 minutes.