12 Août : Nous quittons Bajawa par de beaux panoramas sur le volcan Inerié enfin dégagé à travers les bambous. Ah oui, on allait oublier, la région de Bajawa, c’est Bambooland. Chaque variété a son utilité en particulier pour construire les maisons qui ne coutent rien en matériau car chaque bosquet de bambous a été plantée et appartient un clan Ngada. Les bambous géants servent pour la structure, d’autres pour les planchers, d’autres encore pour les auvents….etc.
Après Aimere, nous montons à droite sur une petite route en mauvais état jusqu’à ce que Budi et son Toyota ne puissent plus passer. Nous finissons à pied par 35 minutes de montée assez raide sous le soleil. RV souffle et râle tout son soul mais il avance bien ! Et toujours avec humour et auto-dérision : sans lui, le road trip n’aurait jamais eu autant de saveur. Nous débouchons d’un coup sur une vue irréelle : la route s’arrête et s’ouvre le village Ngada de Belaraghi. Ambiance ‘Temple du soleil’ avec ses terrasses et tables de sacrifices en pierres. Les maisons sont plus petites que celles des villages de la veille mais que ce village est envoutant. Une Ngada pèle sa noix de coco contre un support en fer. Encore de belles vues sur le majestueux cône de l’Inerié allant mourir dans l’océan.
Arrêt à la distillerie d’arak juste après Aimere. L’arak est le fruit à trois doigts d’un palmier particulier et sa distillation donne l’alcool aussi populaire ici que le rhum aux Antilles. Bien moins goûteux, bien plus alcool à bruler. Selon le nombre de distillation, l’arak obtenu atteint un degré de plus en plus élevé allant de 15° à 40° (appelé ici arak Obama) voire 50° que Phi appelle ‘’arak iri’’ car pour lui on est au bord du tord-boyaux. Quant au process industriel de fabrication, plus rudimentaire tu meurs : sur un feu de bois, une ‘marmite’ contenant le jus d’arak qui s’évapore par en haut, condense et s’évacue par un bambou où une pointe en bois dirige le filet d’alcool dans le bac. Pour obtenir le jus d’arak, ildi faut quasiment chaque jour monter au sommet du palmier puis presser les fruits et les couper peu à peu, récupérer le jus dans un bidon accroché en permanence aux palmes. Cet alcool-là se mérite !
Bien entendu, nous avons pour l’occasion embauché un goûteur expert : RV dans ses œuvres.
Nous atteignons Ruteng en fin d’après-midi en traversant de belles rizières au soleil puis dans la brume.
RV en pleine médiation mystique devant les trois symboles masculins en forme de parasol, loin, très loin des 3 symboles féminins tout au fond : Fanfan venait de lui faire une réflexion…
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