26 Octobre 2024 : Toute la nuit, des orages ont éclaté. Nous devons partir à 7h du matin avec un pêcheur dans son long tail pour découvrir la grotte émeraude. Il s’agit d’un lagon caché, accessible seulement après avoir nagé dans un tunnel de près de 100 m de long. La météo étant mauvaise, nous avons convenu la veille de tenter l’aventure malgré tout en nous mettant 2 stades de renoncement possibles si les conditions sont trop risquées : au moment de monter dans le bateau, et en arrivant à l’entrée de la grotte de l’autre côté de l’île. Donc avec ce qui tombe à 6h50, nous nous sommes faits à l’idée de ne pas partir, la mort dans l’âme, puisque c’était le seul créneau possible, la météo s’annonçant encore pire ensuite. Pourtant, le pêcheur estime que le temps devrait se calmer un moment et que l’on peut tenter d’aller jusqu’à l’entrée du tunnel. A 6h59, la pluie s’arrête effectivement et nous embarquons. Dès que l’on passe le cap Sud de Koh Mooc, la mer remue beaucoup plus. Et devant la grotte bien exposée aux vagues et à la houle, çà bastonne pas mal. L’entrée de la grotte paraît bas de plafond par rapport à la hauteur des vagues qui s’y engouffrent :
Nous décidons de nous mettre à l’eau pour voir de plus près. Un ami du pêcheur nous accompagne avec sa lampe puissante. L’entrée est en biais, donc il faut éviter de se fracasser sur les rochers en prenant serré à droite, mais ça passe sans problème ! Dans le tunnel, l’eau se calme relativement rapidement, mais les grondements se poursuivent alors que nous sommes dans le noir total, les yeux rivés sur la tache lumineuse de la lampe. Impressionnant :
Heureusement notre guide nous montre le chemin : alors que nous allions poursuivre tout droit, il nous fait bifurquer à droite où apparait peu après la lumière du jour. Et là, c’est le choc : la mer débouche sur un petit lagon vert face à une falaise circulaire qui nous écrase de toute sa hauteur.
L’ouverture sur le ciel parait bien petite :
Le lagon n’est pas vert émeraude, car même s’il faisait soleil, il faudrait que ce dernier soit à la verticale pour pouvoir y pénétrer :
Non seulement nous avons eu la chance d’une accalmie, mais de plus, la marée est heureusement à la bonne hauteur : plus haute, nous aurions percuté le plafond du tunnel avec les vagues et la plage serait engloutie par la mer, plus basse, le lagon se serait transformé en flaque.
La végétation est luxuriante :
Nous serions bien restés toute la journée seuls dans ce cadre de rêve, conscient de l’immense privilège que nous avons de profiter de ces instants magiques. Car notre troisième et ENORME chance, c’est bien d’être seuls. Car en haute saison, la mer et la météo étant beaucoup plus clémentes, la foule débarque en masse, avec nos incontournables amis Chinois bien entendu. Et c’est là qu’on atteint l’exceptionnel, que nous avaient raconté Sygo et Jeff qui l’avaient vécu : comme les Chinois ne savent pas vraiment nager, les Tours Opérateurs les trainent dans le tunnel, par chenilles de 50, à l’aide d’un scooter sous-marin à hélice. Vous aussi, vous avez du mal à le croire ? Alors voilà :
Et l’on n’ose même pas imaginer ce que donne ensuite sur la petite plage de l’autre côté, 200 personnes agglutinées… vous non plus ? Vous faîtes bien car la réalité est pire que tout ce que vous pouvez imaginer :
Aujourd’hui, nous sommes certains que personne ne viendra vues les conditions, mais nous ne devons hélas pas trop trainer : nous savons que les orages approchent de nouveau. Nous reprenons donc le tunnel et allons essayer de vous faire partager l’expérience de la sortie en pleine mer. Lorsque le vert émeraude commence à illuminer le fond du tunnel, la mer commence à s’agiter :
On voit bien ci-dessous la hauteur de la vague qui soulève Joëlle dans la grotte peu avant la sortie :
Nous rentrons en bouclant le tour de Kho Mook par le Nord, comme le pêcheur a gentiment accepté de le faire, histoire d’admier encore un peu cs reliefs karstiques dont nous ne lassons pas :
Infos Pratiques : Le site de la grotte émeraude est absolument unique, et nous vous conseillons de tout faire pour le découvrir. Mais pour le faire dans les meilleures conditions sans que la magie soit gâchée, il faut vraiment prendre en compte :
– La marée : la hauteur de la mer doit être intermédiaire pour que la plage et le lagon existent simultanément. Ces conditions sont réunies, soit tout le temps si les marées sont faibles, soit le plus possible pile entre marée haute et basse, si les coefficients sont élevés.
– La foule : donc s’arranger avec un pêcheur ou un des petits guichets du ‘centre-ville’ pour partir en dehors des gros flux de bateaux, surtout les gros débarquant d’autres îles.
– Assurez-vous que vous disposerez bien de palmes adaptées et de lampes étanches.
Sympa quand c’est vide !
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