Le FERROCARRIL : TRAIN de la MORT d’IBARRA à San LORENZO

Il n’est plus possible de prendre aujourd’hui le Ferrocarril (ou autoferro) depuis Ibarra à plus de 2200 m dans les Andes, jusqu’à San Lorenzo, sur la Côte Pacifique. Il était le seul moyen de transport des Indiens entre la Cordillère des Andes et la mer dans toute la région longeant la frontière entre l’Equateur et la Colombie. Un tronçon est resté en état sur 45 premiers kilomètres entre Ibarra et Salinas. Il est devenu une attraction ‘all inclusive’ destinée aux touristes étrangers.

Il nous a semblé toutefois utile de raconter cette aventure unique au cas où vous feriez le trajet, sur le tronçon existant aujourd’hui ou par la route qui l’a remplacé aujourd’hui.

Au début des années 90, lorsque nous l’avons pris, le Ferrocarril a été parfois appelé le « train de la mort » compte-tenu de l’état de la machine et de la voie .

Dès qu’on l’aperçoit, on se rend compte que ce train n’est vraiment pas comme les autres. Car en fait, ce train, est un bus monté sur rails. Il se conduit comme un bus avec un volant.

Ce train était vraiment unique au monde car :

On savait à peu près à quelle heure il partait, mais jamais à quelle heure il arrivait. Le trajet normal durait 6 – 7 h. Nous étions partis en début de matinée, et nous avons eu une panne au bout d’une demi-heure. Heureusement, une pièce de rechange a pu être ramenée en moto car tout le reste  de la voie est en pleine nature, pas une route à 100 km à la ronde.  Nous sommes arrivés vers 22h à San Lorenzo. ,  Il a fallu trouver dans la nuit un habitant qui veuille bien nous héberger (pas d’hôtel dans le petit village de San Lorenzo, et encore moins de « Booking » à l’époque).

Le Ferrocaril descendait de plus de 2200 m jusqu’au niveau de la mer à San Lorenzo. Il traversait tous les types de paysages depuis la Cordillère jusqu’à la mer en passant par la fôrêt tropicale. Aux 2/3 du parcours, le seul village  traversé l’était au sens propre : la voie ferrée étant l’unique moyen de transport, les maisons étaient construites de part et d’autre. L’arrêt du bus sur rails constituait la seule activité externe qu0tidienne.

– Les conditions de vie dans le wagon-bus était aussi loufoques qu’incorfortables : il était bien sûr plus que bondé. Nous n’étions que 5 étrangers à bord, le reste étant constitué d’humains et animaux locaux (des poules mais aussi un petit cochon). L’odeur n’avait d’égale que la poussière. En effet toutes le 20 minutes environ, le chauffeur pénétrait dans la cabine avec un seau, me faisait lever car j’étais assis sur un coffre en bois ouvrant sur la voie, et y vidait quelques kilos de sable pour améliorer voire assurer le freinage.

 

Mais arriver à San Lorenzo, ne signifie pas la fin de l’aventure. Car à part le train venant de la haute montagne, le village n’est accessible que par une piste chaotique. Des camions bus assuraient la rotation vers les zones habitées en 4 ou 5 heures. Ils sont naturellement aussi bondés que le ferrocarril et j’ai dû tenir plus de 4 heures de bus cross accroché à l’échelle arrière.

 

Petite devinette : savez-vous à quoi l’on reconnaissait les voyaguer arrivant à Ibarra par la Colombie ? 

Ils avaient tous leur sac à dos sur le ventre pour éviter de se le faire ouvrir car c’était une des spécialités Colombienne. D’ailleurs, en montant dans le ferrocarril au milieu de la foule,  les autres étrangés se sont fait ouvrir et voler leur argent dans leur sac à dos. Des Colombiens avaient l’habitude de trainer autour du bus. Cela s’est passé devant mes yeux et je n’ai rien vu non plus. A l’opposé, l’Equateur était appelé la  » Suisse de l’Amérique du Sud  » car la sécurité y était bien plus importante. La situation est probablement moins tranchée aujourd’hui.

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