Une seule solution pour atteindre le Salto Angel : remonter en pirogue le rio Carrao, puis le Churun et enfin le Kerepakupai Merù tous d’une surprenante couleur thé. Le niveau de l’eau est parfois limite, c’est pourquoi il est impossible d’atteindre la chute en dehors de la saison des pluies. Mais il n’y a aucun danger : pas de gros rapides, juste un confort minimal dans la pirogue en bois pendant une bonne partie de la journée.
En arrivant largement fourbus à la tombée de la nuit au campement, au pied du Salto Angel, l’atmosphère est très lourde : Jean-Marc Boivin, le célébre aventurier sportif de l’extrême, détenteur de nombreux records (dont la 1ère descente en deltaplane de l’Everest) vient de se tuer en sautant en Base-Jump depuis le sommet de la cascade. L’accident a eu lieu pendant le tournage de l’émission Ushuaïa de Nicolas Hulot.
La chute la plus haute du monde n’a été découverte qu’en 1933 par l’aviateur Jimmy Angel, qui lui a donné son nom. Eloignée de tout, elle n’était connue, avant Jimmy Angel, que des indiens Pémons qui vivent dans la région de la Gran Sabana.
L’eau tombe de tellement haut (3 fois la Tour Eiffel tout de même) depuis le haut de l’Auyan Tepuy, qu’elle est pulvérisée en gouttelettes après 800 à 900 m de chute. Il est fascinant de voir cette énorme masse d’eau disparaître en se vaporisant avant d’atteindre le sol, puis de constater que toutes les goutellettes se regroupent à nouveau au pied de la cascade pour former une rivière naissante.
La région est le paradis des toucans, aras, et autres membres de la grande famille des perroquets (on aurait peut-être dû dire psittaciformes, çà aurait fait plus chic). C’est la fête des couleurs :
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