CHICHEN ITZA

30 Octobre 2025 : Alors oui, c’est vrai, le site de Chichen Itza, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO,  est envahi par plus de 2 millions de visiteurs par an, ce qui en fait le site le plus visité du Mexique. Alors oui, Chichen Itza est devenu le plus grand marché de bibelots pour touristes que nous connaissons. Il est stupéfiant de voir, dès l’ouverture, des centaines de vendeurs, massés devant une porte latérale, s’éparpiller dans tout le site, poussant leurs chariots surchargés pour aller au plus vite installer leur stand. Alors oui, vous êtes sollicités très fréquemment par ces vendeurs sur fond de cris de jaguars réalisés en soufflant dans un bibelot spécial.

Et pourtant, nous avons beaucoup apprécié Chichen Itza car :

–  Les spectaculaires monuments témoignent des civilisations Mayas et Toltèques impressionnantes

–  Le site est immense, ce qui permet de répartir la foule. Des câbles autour des monuments maintiennent les visiteurs à distance, ce qui permet de bien les voir sans instagrammeurs ni Chinois à selfies perchés dessus. De nombreux groupes restent dans les environs de la grande pyramide alors que la partie Sud, plus tranquille, ne manque pas d’intérêt.

–  En arrivant à l’ouverture (8h),  le lieu est  serein : les bus des Tours Opérateurs ne déferlent pas encore et les marchands se sont pas encore installés (ils mettent 2 h en moyenne chaque jour pour tout déballer, monter et présenter). Ils ne sont pas tous revendeurs, certains fabriquent eux-mêmes parfois avec talent, en particulier les masques. Lorsqu’ils vous sollicitent (‘Aujourd’hui, c’est presque gratoui’ dans un Français approximatif car certains reconnaissent votre nationalité même sans vous avoir entendu parler), ils n’insistent pas comme c’est souvent le cas par exemple au Maroc.  Ci-dessous, les bâches bleues des chariots des vendeurs qui foncent dès l’ouverture vers leur lieu de stand en longeant l’arrière du stade de jeu de Pelote :

La star incontestée : la grande pyramide ou Castillo, étonnamment bien conservée, bâtie au-dessus d’une grotte souterraine :

Nous avions vu au Musée d’Anthropologie de Mexico, le célèbre Chaac Mool découvert ici en 1875 par l’explorateur Français Le Plongeon. Le plateau sur son ventre servait probablement à recueillir les offrandes sacrificielles aux Dieux en particulier… les cœurs humains arrachés de la poitrine des décapités.

Ah oui, faut qu’on vous dise : nous avons compris à Chichen Itza combien les Mayas, d’abord décrits comme un peuple pacifique, étaient sanguinaires. Nous allons y revenir, on vous y prépare à l’idée juste un car c’est du lourd.

Le temple des guerriers et la place des milles colonnes. Ceux qui ont pris le temps de compter affirment qu’il n’y en a en fait que la moitié, soit 500 colonnes, ce qui est déjà impressionnant… et encore plus en prenant de la hauteur depuis notre drone magique :

Les Mayas furent d’excellents scientifiques, en particulier en astronomie : il avaient par exemple réussi à déterminer la longueur d’une année solaire à 365, 2420 jours soit à 17 secondes près par rapport à la mesure des astronomes actuels !  Chichen Itza possédait son observatoire circulaire avec des fenêtres d’observation dans la coupole :

L’immense ‘stade’ de Jeu de Pelote (Pok-a-Pok) s’avère le plus grand jamais découvert. Deux équipes s’affrontaient dans une sorte de volley où le filet est remplacé par 2 anneaux latéraux par lesquels la balle de latex doit passer. Seuls les genoux, coudes, hanches, voire pied droit sont autorisés. Autre petite nuance par rapport au volley : les membres de l’équipe perdante sont décapités sur le champ. Leur cœur est ensuite arraché, déposé sur le plateau du Chac-Mool et offert aux Dieux :

Ci-dessous, l’un des deux anneaux par lesquels doit passer la balle et les tribunes officielles :

 

Les restes des petits veinards sacrifiés sont ensuite balancés dans le cénote voisin, avec quelques objets rituels sacrés que les archéologues ont retrouvé au fond :

Les sacrifices humains semblent bien plus nombreux et sanguinolents chez les Mayas que chez les Incas, dans l’actuel Pérou. En effet, ces derniers eux bichonnaient les ‘élus’  pendant toute leur enfance avant de gentiment les assommer au sommet d’un volcan sacré à 5000 mètres d’altitude.

La cruauté des sacrifice est illustrée par certains bas-reliefs : celui de gauche montre une tête de décapité dans la main d’un vainqueur à la Pelote ou d’un prêtre.

Les sacrifices humains étaient tellement nombreux parmi la population qu’il explique en partie le succès surprenant  des Espagnols, alors que ces derniers n’étaient que quelques centaines. Le peuple ne s’est pas farouchement battu pour ses rois et prêtes qui les décimaient régulièrement comme offrande aux Dieux.

En témoigne le tristement célèbre Tzompantli, ou ‘Mur des Crânes’, qui donne une idée du nombre de sacrifiés de Chichent Itza (ci-dessous) :

Au Sud, autour de l’observatoire, se trouvent des ruines magnifiques dans un cadre plus paisible. Leurs noms a de quoi surprendre : Eglise, ou Temple des Nonnes. Il est dû à de mauvaises interprétations des Espagnols et archéologues à leur arrivée. A ce sujet, le fameux archéologue Le Plongeon (déjà cité) a cru bon de détruire à l’explosif une partie du Temple des Nonnes ci-dessous pour prouver que les Mayas étaient à l’origine de la Franc-Maçonnerie !

Iguanes, rapaces et lézards verts parviennent à résister à l’invasion humaine quotidienne :

 

Infos Pratiques : Arriver le plus tôt possible. Le site ouvre à 8h. Nous vous conseillons de vous garer sur les petits parkings privés sur la gauche, juste avant le parking officiel. Ils sont entre 50 et 80 Pesos pour la journée contre 120, mais surtout, vous aurez beaucoup plus d’ombre sous les arbres. La billetterie est assez mal organisée : il faut d’abord payer l’entrée (571 P), puis revenir en arrière et payer la taxe fédérale (100 P). Les pros de la restauration et  autres, dont la règle d’or est la ‘marche en avant’, risquent la syncope.

Si vous achetez des souvenirs, n’hésitez par à marchander. Il faut parfois diviser le prix initial par 2, voire même 3 (en tous cas, négocier plus chez les nombreux revendeurs que chez les rares artisans)

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