COMMENT VOYAGER en VOITURE au MEXIQUE : les INFOS que nous AURIONS AIME AVOIR

Si vous n’avez pas énormément de temps, il est clair que la voiture offre une indépendance et une souplesse sans égal car les distances sont grandes au Mexique. De nombreux points d’intérêts ne sont pas desservis. Nous avons croisé des Ukrainiens qui n’avaient pas le permis et faisaient tout en bus. Ils n’arrêtaient pas de prendre des taxis en complément. En revanche, nous avons réussi sans problème à nous passer de véhicule à Mexico, même en allant au Popocatépetl et à Taxco.

A] LA LOCATION de VOITURE : nous attirons votre attention sur 2 points délicats, particulièrement chauds au Mexique

1- L’Assurance : Dans tous les pays du monde désormais, les loueurs de voitures font un forcing plus ou moins appuyé pour que vous preniez des assurances complémentaires les plus chères possibles afin de rentabiliser. Au Mexique, ce forcing est très puissant, parfois malhonnête. En louant sur place par exemple, le vendeur faisait défiler les pages du contrat sur sa tablette et nous devions compléter par nos infos personnelles et choisir les options. A un moment, le vendeur nous incitait à cliquer rapidement sur une page où l’on proposait une assurance complémentaire pour les pneus. Le prix paraissait minime, mais il était par jour. Calculs fait, cette assurance seule revenait à une fois et demie le prix de la location totale y compris les autres assurances ! Pour une autre location, nous avions réservé et payé avec toutes assurances depuis une plate-forme comme BSP-Auto. En arrivant chez le loueur à l’aéroport, il nous dit que les assurances prises chez BSP ne sont pas valables au Mexique et nous impose son assurance. Petit problème,  celle-ci coute 5 fois le prix de la location ! De l’arnaque pareille, nous n’avions encore jamais vu. Et selon les commentaires  clients, elle est très très pratiquée au Mexique. Nous avons dû aller chez un autre loueur.

2- La Carte de Crédit : Dans presque tous les pays du monde désormais, les loueurs de voitures demandent une carte de crédit (c’est en principe écrit sur votre CB, ce sont les cartes qui ne vous débitent qu’à la fin du mois) et refusent les cartes de débit (que l’on appelle aussi mais à tort Carte de Crédit, votre compte est débité dans les 10 secondes à 3 jours selon les banques). En général, l’inscription Débit ou Crédit est apparente, comme sur la carte à gauche). Dans certains pays, en payant un supplément important en général, la carte de débit peut être acceptée. Au Mexique, non : elle est systématiquement refusée.

B] La  CONDUITE : Deux grandes plaies pourrissent la vie du conducteur dans la péninsule du Yucatan au fur et à mesure qu’il s’éloigne de Cancun et la Riviera Maya.

Petit jeu pour commencer à vous entrainer : voyez-vous des ralentisseurs sur ces 3 photos ?

 

Si vous ne les avez pas vu dans la 1/2 seconde et que vous roulez à 50 km/h, vous avez cassé votre voiture. Le premier est à la hauteur du poteau à gauche, le second est à mi-hauteur de la photo. Alors encore un petit entrainement :

1- Les Topes : non, pas de fote d’orthographe, les petites bêtes aveugles qui vivent sous terre n’y sont pour rien. Les Topes vivent au-dessus du sol. Chez nous, ils s’appellent  »Gendarmes couchés » : ils sont bien signalés, bien visibles, bien profilés, avec une hauteur maxi règlementée. Ici, la plupart sont des  »Terroristes couchés », et sont tout le contraire. Ils cherchent à être le moins visibles possible (pas de marques au sol, pas de panneau, aucune signalisation). Ils sont là pour assassiner votre voiture si vous ne les avez pas repérés à temps. Celui ci-dessous atteint presque le demi-mètre de hauteur et n’est pas peint et n’est pas signalé. Vous le prenez juste à 40 km/h, vous changez de voiture.

Ils agissent également en multiples effets Kiss cool : si la voiture devant vous pile parce qu’elle a vu trop tard le Tope, elle va casser son train avant. Vous, vous allez emboutir son arrière, et votre avant, et cela peut même finir en carambolage. Nous avons vu un accident de ce type, et c’est manifestement très courant : la plupart des Topes sont en piteux état, fracassés par les chocs, et de nombreux Mexicains mettent les ‘warnings’ avant chaque Tope (en plus des feux de freins qui s’allument automatiquement) de peur de se se faire emboutir par l’arrière

Les ‘Terroristes couchés’ se reproduisent facilement : nous en avons compté 62 en 20 km après Palenque ! Car contrairement aux ‘gendarmes couchés’ bien signalés et bas des routes fédérales, les ‘Terroristes couchés’ sont installés par n’importe qui. Vous souhaitez que tout le trafic stoppe devant votre commerce ?  C’est facile, coulez un Tope sur la route devant chez vous !

Ultime perfidie du  »Terroriste couché » : vous maintenir dans la peur permanente. Voyez-vous celui-ci, au niveau du panneau ?

Vous ne l’avez pas trouvé ? C’est normal, il n’y est pas. Non seulement beaucoup de Topes ne sont pas signalés, mais certains sont signalés alors qu’ils n’existent pas ! Assez souvent, trop content de voir un Tope signalé, vous ralentissez… et il n’y a rien. Il arrive souvent que le Tope soit enlevé (probablement parce qu’il y a eu un accident grave)… mais pas le panneau !

2- Les nids de poules et autres affaissements : Si les autoroutes et quelques grands axes autour de la Riviera Maya (Cancun, Playa del Carmen, Tulum) en sont exempts en principe, les nids de poules sont un sport national au Mexique. Ils peuvent mesurer jusqu’à un demi-mètre de profondeur ! Si, si, et ce n’est pas exceptionnel.

Bonne nouvelle : vous n’êtes pas obligés de rouler à 30km/h pour pouvoir éviter ces dangers permanents. La solution s’appelle  »le lièvre ». Cela pourrait même faire une belle fable de La Fontaine  »Le lièvre et les Topes ».  En suivant à distance de sécurité un véhicule roulant à peu près à votre vitesse, ce dernier vous montrera où sont les trous et les Topes à éviter. Mieux, beaucoup vous mettent les warnings afin de vous prévenir des Topes par peur de se faire rentrer dedans.

A côté de ces 2 plaies, l’absence ou l’illisibilité courantes de nombreux panneaux de signalisation semble négligeable, à l’ère des applis GPS pour smartphones.

Un autre point un peu pénible mais encore une fois sans commune mesure avec les 2 plaies : le fonctionnement des Stops. La règle, en l’absence de panneaux ou quand les panneaux indiquent  »4 Altos », c’est  »chacun son tour ». Les Mexicains sont très disciplinés là-dessus. Imaginez cette règle en France, ce serait vite le bazar. Car lorsque 2 véhicules arrivent en même temps, chacun hésite, à toi, à moi. Un imperceptible mouvement de la tête vers le haut signifie « à toi ». Le système devient très pénible quand il s’applique dans des rues très circulées, parfois même des 2 x2 voies !!! Cela bouchonne très vite car c’est très lent. Et le giratoire ne connaît aucun succès ici.

Parfois certaines rues sont prioritaires (ce sont les autres qui ont les panneaux stops), mais ce ne sont pas forcément les plus circulées. Et cela ne dure pas toujours, les Stops reviennent. Souvent, il manque des panneaux. Bref, tout cela semble complètement aléatoire, et nous n’avons pas trouvé meilleure méthode que de nous arrêter à tous les carrefours. C’est pénible, mais c’est le seul moyen d’assurer à tous les coups.

Trois derniers point de vigilance : 1- Sur les routes larges avec bandes de circulation latérales, les Mexicains s’y rangent pour vous laisser doubler plus facilement. C’est super ! Mais ils considèrent aussi que quand ils doublent une voiture face à vous, vous devez pour pousser sur le côté pour les laisser passer. Sauf que les bandes latérales sont très sujettes aux trous et cela peut vous obliger à en prendre un, parfois énorme. Et çà, ce n’est pas top.

2- Les Mexicains actionnent plus fréquemment qu’en France, leur clignotant pour signaler au véhicule les suivant qu’il peut les doubler. C’est super, sauf qu’ils le mettent côté gauche et non droit comme chez nous. Donc si c’est vraiment pour tourner à gauche que votre prédécesseur met le clignotant, vous êtes mal puisqu’il va vous couper la route. Pour éviter ce danger, il est conseillé de klaxonner, comme le font les Mexicains.

3- Les contrôles de police : Vous verrez beaucoup d’impressionnantes voitures de police ou de militaires circuler ostensiblement armés jusqu’aux dents : Guardia Nacional, Policia Estatal, Policia Federal, Policia Municipal, Armée, vous en aurez pour votre argent. Est-ce pour intimider ? Pour de la Com ?  Il y a beaucoup de contrôles, notamment aux entrées des villes. La plupart du temps, on vous fait plus ou moins signe de passer. Parfois on vous arrête, parfois, on vous fait ouvrir le coffre. Une fois, on nous a demandé de l’argent.

Une autre fois en scooter à Cozumel, la police nous a arrêté car nous étions sur une route réservée aux vélos. Sauf que 500 m avant, les voitures étaient autorisées, que l’unique panneau ne se voyait pas, et que tous les non locaux la prennent car rien n’indique visiblement que c’est devenu réservé aux vélos. Le policier a demandé notre permis et nous a fait tout un baratin en expliquant que pour le récupérer il allait falloir aller au commissariat dans 3 jours pour payer l’amende de 80 € (évidemment les visiteurs repartent le lendemain en général). Quand on lui a montré que nous n’avions que 30 € sur nous, le prix de la contravention est tombé à… 30 €. Quand nous avons compris que nous ne pourrions échapper au bakchich, nous les lui avons donnés et sommes repartis aussitôt avec le permis.

Et maintenant, les points positifs :

¤  La densité du trafic est faible en dehors de Mexico et quelques grandes villes. C’est très agréable, et permet d’éviter des trous quand vous pouvez rouler côté opposé.

¤ Le Mexicain est plutôt cool au volant (en dehors de Mexico), notamment dans les innombrables carrefours à Stops. Ceci n’exclut pas de croiser   de gros chauffards bien graves. Nous leur devons probablement la démultiplication des Topes.

 

Tant que nous sommes sur la route, petit Quizz : A quoi servent ces filets que nous avons aperçus dans le Chiapas tendus au-dessus de certaines routes ?

   

On vous aide si  vous n’avez pas trouvé : nous traversons une jungle.

Vous l’avez ? Toujours pas ? Ce sont des passages supérieurs pour singes hurleurs et araignées (singes araignées, pas araignées). Les corridors biologiques sous forme de tunnels sous les routes fonctionnent pour de nombreuses espèces d’animaux. Mais les singes sont arboricoles et ils empruntent ces passerelles bien plus volontiers. Il parait même que certains oiseaux aussi.

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