La Caldeira de FOGO

 

Fogo est une île stupéfiante, et nous ne connaissons pas d’autres île semblable. Car elle est constituée d’un énorme volcan, et uniquement de ce volcan qui culmine tout de même à 2 829 m d’altitude. Enfin plus exactement d’un jeune volcan qui a poussé sur un ancien volcan effondré il y a 73 000 ans en une immense caldeira. Heureusement pas grand monde à l’époque car le tsunami déclenché alors faisait 170 de haut. Alors oui, c’est vrai, le Teide, sur Ténérife  ou le Bromo en Indonésie, se sont construits sur le même principe. Oui mais sur Fogo, les 2 cones empilés l’un sur l’autre sont quasi parfaits et donnent à l’île une forme parfaitement circulaire, et surtout, le volcan est toujours vivant, très vivant même ! Notre passage à Fogo date de 2006, et une éruption a détruit les maisons visibles sur les photos. Car aussi incroyable que cela paraisse, un village est constamment reconstruit dans la caldeira de ce volcan actif.

 

 

L’image aérienne ci-dessous prise sur le web (comme la précédente) montre l’éruption de 2014. On en distingue bien les falaises en cercle, à l’intérieur du cercle de l’île. Si l’on pouvait voir à travers l’océan, on distinguerait un troisième cercle, 3200 m plus bas, correspondant à la base du volcan sur le fond océanique.

La lave en fusion suit à peu près le trajet de l’unique route  de la caldeira. Et voici ce que cela donne une fois la lave refroidie :

Très surprenant qu’une île aussi extraordinaire soit si peu fréquentée, même si son accès n’est pas des plus directs. Ci-dessous, la vue de Fogo en arrivant en avion. Tout le tour de l’île ressemblant à cela, on comprend que son accès par bateau comme par avion (seuls des twin-otter peuvent atterrir sur la courte piste) ne soit pas simple.

L’immense caldeira du centre de l’ïle est encerclée de falaises de plusieurs centaines de mètres de hauteur. On distingue sur son fond plat les habitations détruites depuis par les coulées de lave de l’éruption de 2014.

Fronts de lave de l’éruption de 1995 :

  

   

L’impressionant ‘jeune volcan’, qui domine la caldeira de plus de 1100 m.

Plis caractéristiques de la lave cordée :

 Avec le temps, beaucoup de temps, la lave si austère au départ, finit par devenir fertile, très fertile.

Nous avons eu plusieurs surprises en parcourant la caldeira : la rencontre de nombreux enfants bien blonds alors que tous les Capverdiens, y compris ceux qui vivent à l’extérieur de la caldeira ont les cheveux très noirs :

Et manifestement, il ne s’agit pas de la dernière coupe de cheveux peroxydée à la mode. L’explication s’avère tout aussi rocambolesque que romantique : beaucoup d’habitants du seul village de la caldeira sont des descendants d’un Français, Armand de Montrond. Au XIX ème S. il a fait escale sur l’île de Fogo, sur la route du Brésil. Il ne l’a plus quittée. Son succès auprès des femmes locales l’a conduit à assurer une descendance de plus d’une cinquantaine d’enfants ! Belle santé Armand ! Et cet aristocrate, qui souhaitait se faire oublier en France, est aujourd’hui reconnu par les habitants de l’île comme un bienfaiteur car il a apporté dans ses malles des plants d’arbres fruitiers et de vignes qui font encore vivre la caldeira aujourd’hui.

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