Lac ASSAL & environs

12 décembre 2019 : Après le lac Abbe, nous reprenons la N1 puis la N9 vers le fond du golfe de Djibouti, qui se rétrécit en une sorte de petite mer intérieure, le Goubet. Depuis la route, un canyon très vertical et brutal se creuse jusqu’au Goubet, 2 km plus loin : le canyon Dimbya  .

Puis la N9 passe quelques km plus loin , près du lieu où l’on a retrouvé le corps du juge Borel. Petite plaque commémorant le décès du juge Borel, probablement suicidé par des intérêts supérieurs de la nation Djiboutienne. Nous ne connaissons rien de plus que quelques articles de journaux sur cette affaire, mais en tous cas, nous ressortons de là vraiment convaincus d’une chose : si nous voulions nous suicider en nous jetant dans le vide, nous sauterions d’une falaise verticale comme celle voisine du canyon de Dimbya. Sauter depuis le talus où a été retrouvé le corps du malheureux juge qui en savait trop, c’est bon pour ceux qui ont envie de se fouler la cheville. On comprend pourquoi il a même fallu que Chirac intervienne pour essayer d’étouffer le scandale latent pendant au nez du dicta… pardon, du Président Djiboutien toujours en place.

La vue sur le Goubet avec les jeunes volcans est superbe depuis le haut plateau traversé par la N9. On découvre le lac Assal derrière la mer… 160 m plus bas. Etonnant.

Le lac Assal, le plus salé du monde, 10 fois plus que la mer. Les couleurs sont pures, éblouissantes :

  

Mais ce n’est plus le lac Assal qu’a connu Joëlle. Depuis, les inévitables Chinois sont passé par là. Une usine pour récupérer le sel et le bromure de sodium défigure le site. Plein de drapeaux de chaque côté de la route nous apprennent qu’elle a été inaugurée ce matin même par le premier Ministre Djboutien et les responsables Chinois… alors qu’elle fonctionne depuis plus de de six mois, et que les Chinois ont déjà beaucoup exporté.

La baie de Goubet est également défigurée par le terminal Chinois destiné à exporter par bateau le sel du lac Assal :

La célèbre faille qui est en train de séparer de 2 cm/an deux continents, est bien visible sur les 5 km qui séparent la mer du lac Assal. En 1978, la lave en a jailli pour créer un nouveau volcan, l’Ardoukoba. La croûte terrestre serait ici la plus fine de la planète, car le magma n’est qu’à 5 000 m sous nos pieds. La route qui la traverse vit très mal cette séparation. Les fissures sont pile-poil dans l’alignement de la faille :

Un petit écart pour l’homme, un grand écart pour l’humanité : un pied en Afrique un pied en Asie mineure. On essaiera de refaire la même chose dans 100 ans, elle fera plus de 2m de large…

Nous retrouvons sur la faille le sympathique Général Gandouli, croisé au lac Abbe, qui nous salue à nouveau d’un jovial « Salam, et Vive la France ».  Un para pur sucre qui a commandé la base militaire de Djibouti quand Joëlle y vivait, autour de 2003.  Il est revenu aujourd’hui travailler pour la République Djiboutienne. On pense avoir vu son bateau dans le port de  Djibouti :

Retour à Djibouti Ville, après avoir d’abord traversé une nouvelle mer de criquets sur la route. On a beau avoir déjà vécu une invasion au lac Abbé, ce que nous voyons est à peine croyable : les criquets se goinfrent de leurs collègues morts écrasés par les voitures. Mais on a beau klaxonner, ils ne décollent pas tous de leur gueuleton. Et le cercle infernal continue, et la route va être totalement recouverte de criquets. C’est peut-être la solution pour se débarrasser de ce  fléau : dès que le nuage arrive en écraser quelques-uns sur une route.

On traversera aussi la mer de camions qui transitent vers l’Ethiopie à partir du nouveau port Chinois. Ils semblent avoir pour coutume de se renverser dans les descentes, comme leurs carcasses en témoignent :

  

  

2 thoughts on “Lac ASSAL & environs

    1. Super Merci les aventuriers 😊
      Ca fait vraiment plaisir, d’autant plus qu’on adore votre blog et la façon dont vous nous faîtes partager vos découvertes.

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