Jour 19 – Road Trip : TONGARIRO ALPINE CROSSING

8 Décembre 2023 : Nous allons tenter de vous faire vivre avec nous la Tongariro Alpine Crossing, la randonnée la plus spectaculaire de Nouvelle Zélande. Nous avons tout repoussé de 24h, puis de nouveau de 24h, pour la réaliser un jour  » d’espoir de beau temps ». Sauf que ce matin, ce n’est guère mieux que les jours précédents. Mais nous sommes confiants car depuis 20 jours nous commençons à bien connaître les sites météo qui se plantent le moins (Metservice et  ) … sur 1 voire 2 jours d’avance, car au-delà c’est une utopie dans ce pays.

La Tongariro Alpine Crossing se mérite : 900 m de dénivelé en montée et 1270 m en descente, sur près de 20 km. Vous avez le tracé ci-dessous. La neige a totalement fondu en ce début décembre. Mais les recommandations du Department Of Conservation sont plutôt alarmistes sur la difficulté physique du parcours que l’on se pose des questions sur notre capacité à y arriver. L’expérience nous montrera qu’il n’y a pas de quoi écrire à ses parents, à moins d’y aller en tongs ou d’être

Lever tôt, car la navette indispensable (interdiction de se garer au parking de départ de Mangatepopo) part à 7h15 de l’hôtel voisin.  Nous sommes au départ à 7h45 et comme prévu, nous ne sommes pas seuls ! Nous n’avons jamais vu une rando aussi fréquentée, du moins au départ. Impossible de se perdre, il n’y a qu’un chemin aménagé comme un circuit pour personnes à mobilité réduite et il n’y a qu’à suivre la file des randonneurs. La première heure, jusqu’aux sanitaires un peu plus loin que les mignonettes cascades Soda Springs, est en montée légère, facile, mais sans grand intérêt.

La seconde section est plus corsée, mais on s’en doutait : elle s’appelle l’Escalier du Diable. D’ailleurs, pour ceux qui n’aurait pas encore imprimé le dénivelé, une photo taille réelle d’une garde du Parc National vous indique que vous avez fait le plus facile et qu’il est encore temps de faire 1/2 tour. Les escaliers sont effectivement nombreux et les plus enveloppés souffrent et soufflent sur les côtés. Mais une heure plus tard, la vue commence à être chouette, sur le cône presque parfait du volcan Ngauruhoe, et sur ses coulées de lave.

La 3ème partie est plate au début car elle traverse le fond du cratère Sud du volcan Tongarino :

Puis elle monte jusqu’au sommet du Red Crater. Les vues sur le cône du Ngauruhoe (au centre) et les immenses vallées de lave en contrebas (à gauche) commencent à apparaître :

 Au sommet du Red Crater, cela devient extraordinaire avec les couleurs rouge et les restes de la ‘bulle’ géante qui a explosé (au centre de la photo).

Et ce n’est pas fini : en poursuivant quelques mètres plus haut, la vue se dégage sur les Emerald Lakes en contrebas, bordés par quelques fumerolles :

Et au fond le Blue Lake. N’en jetez plus !

Nous descendons tout schuss dans les cendres volcaniques, alors que quelques malheureux remontent dans l’autre sens : ils sont dans le classique ‘je monte de 2 pas et je redescends d’un’.  Pique-nique au bord

d’un des lacs vert couleur ‘Photoshop’ tellement sa couleur parait irréelle. Ce seront nos dernières minutes de soleil, les nuages s’accumulant irréversiblement sur les volcans. Du coup, le lac bleu est devenu gris-vert et a perdu de sa magie.

Une dernière vue en arrière sur ce site étonnant où un morceau de Bora-Bora semble être tombé sur la lune :

Juste le temps de découvrir, cachée derrière un rocher,  la seule plante de tout ce site, totalement minéral.

Nous attaquons ensuite la longue descente. Elle démarre merveilleusement avec une vue qui parait irréelle sur le lac Rotoaira, et en arrière-plan, l’immense lac Taupo, tellement immense qu’on dirait la mer. Sa surface est tellement lisse qu’elle reflète les montagnes au loin.

 

Nous avons tellement bien monté que nous espérons descendre en 2h pour attraper la navette de 14h45 au parking de Ketetahi, le terminus. Mais nous descendons trop vite et la descente est in-ter-mi-nable : plus de 1100 m de dénivelé sur 10 km. Nous nous cassons les cuisses et les genoux et les kilomètres paraissent plus longs que de l’autre côté, à la montée. Il faut dire que lorsque la vue sur les lacs disparait, cela devient vite monotone. Le parc National a même installé un panneau pour encourager les randonneurs : « Allez, plus que 3 km !  » L’arrivée est une délivrance et les 40 minutes de récupération jusqu’à la navette de 16 h sont un bonheur. Heureux d’en avoir pris plein les yeux, et heureux aussi d’en avoir terminé : çà va tirer dans les cuisses et les mollets demain…

Nous espérons avoir réussi à vous faire vivre cette randonnée unique au monde. Des paysages grandioses 90% de minéral et 10% d’aquatique. Si vous êtes un peu sportif, aucune difficulté si ce n’est la longueur de la descente.

Infos pratiques  : Il peut être intéressant de faire un aller retour jusqu’au Red Crater pour éviter la longue descente. S’il ne pleut pas, de bonne basket sont suffisantes. Il y a des toilettes le long du parcours, il suffit d’emporter un rouleau de papier avec soi. Compte-tenu du nombre de randonneurs quotidiens en haute saison, leur nombre va probablement être limité en 2024 – 2025. Il faudra donc certainement s’y prendre à l’avance pour réserver.

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