BACALAR, PARADIS sur TERRE aux ORIGINES de la VIE sur TERRE

12 Novembre 2025 :  Depuis Palenque dans le Chiapas, nous retrouvons la péninsule du Yucatan que l’on traverse entièrement par le Sud pour arriver à Bacalar (en bas à droite sur la carte en longeant les frontières du Guatemala et du Belize. Nuit en chemin à Escarcega chez la très sympathique Ethel.

Bacalar est une lagune unique en son genre. Par sa forme extrêmement allongée d’abord : elle mesure 60 km de long sur 8 mètres (canal naturel des Rapidos) à 2 km de large.   Son eau douce très pure et claire issue des cénotes qu’elle abrite (les ronds bleus ci-dessous) lui confère des dégradés de bleus exceptionnels.

 

Pour fêter nos 12 ans de bonheur commun, nous avons choisi de nous offrir l’Hôtel Solana, qui frise le luxe sans jamais y tomber. Depuis la première saison du Tour du Monde, c’est notre second hébergement vraiment  »les pieds dans l’eau » et avec toutes les nuances de bleu de la lagune, c’est naturellement le top :

Problème imprévu dans ce cadre idyllique : le lendemain, impossible d’aller sur la lagune. Une récente mesure y interdit toute activité nautique (y compris kayak) chaque mercredi afin de laisser la nature se ‘reposer’ des stress créés par l’homme. Cette mesure parait dérisoire au regard de l’autorisation des moteurs à essence pour les bateaux, et à l’absence d’un réseau d’assainissement pour les constructions qui se multiplient. Car Bacalar commence à être connu, sa fréquentation explose, en particulier celle des Français fuyant le tourisme de masse exacerbé de Cancún. Le panneau ci-contre résume bien les limites du  niveau de surveillance écologique réel.

Nous avons donc dû cogiter pour ne pas repartir sans avoir découvert la lagune… et nous avons trouvé la Laguna Bonanza. Un endroit un peu perdu dans la partie Sud de la Lagune. Ce petit secteur, beaucoup moins fréquenté que le Nord en face de la ville de Bacalar, n’est pas concerné par la mesure de protection du Mercredi. Et nous voilà donc en kayak sur l’eau translucide aux 50 nuances de bleu. Le reste se passe de commentaires :

La lagune se rétrécit rapidement pour se transformer en chenal et nous sommes surpris par notre vitesse. Certes nous sommes en forme, mais à ce point-là… Nous comprenons vite que le rétrécissement accélère considérablement le courant.

Quelques minutes plus tard, nous distinguons au loin de gros points rouges sur l’eau (?)… ce sont les gilets de sauvetage de la grande attraction de Bacalar nommée ‘Los Rapidos’. Elle consiste à se laisser porter par le courant sur 200 m environ, puis remonter à pied sur le côté pour refaire un tour. Cette soudaine section de 200 m surpeuplée avec restaurant et musique à fond est surréaliste :

Heureusement, nous retrouvons tout aussi vite une  totalement calme et sauvage de l’autre côté :

Nous ferons demi-tour  au moment de rejoindre la partie nord de la Lagune à contrecœur : nous ne savons pas quelle distance nous parviendrons à remonter contre le courant sans mourir d’épuisement. Nous reviendrons finalement sans trop de mal à la Lagune Bonanza en longeant bien la rive, où le courant est plus faible. Et nous venons de découvrir encore une particularité exceptionnelle de cette lagune : ce courant permanent du Sud vers le Nord alors qu’il n’y a aucun phénomène de marée (la lagune 100% eau douce est totalement coupée de la mer). La compensation du Nord vers le Sud s’effectue grâce à un flux inverse de chaque côté du canal à travers les mangroves.

Après avoir rendu le kayak, nous profiterons quasiment seuls de la Laguna Bonanza :

La dernière particularité rare de Bacalar est la présence de Stromatolites. Ce nom barbare cache des concrétions d’allure très banale : elles ressemblent à des rochers ou des platiers coraliens très ternes. Pourtant ces structures que l’on ne remarquerait même pas si les scientifiques ne les avaient repérés, sont vivantes ! Elles représentent tout d’abord nos plus lointains ancêtres connus. Ce sont des cyanobactéries ou algues bleues qui recouvrent la structure et la font croitre, un  peu comme le corail vivant fait croître les récifs par son squelette. Ces premiers êtres vivants connus sur terre apparurent il y a 3,6 milliards d’années. Tous les animaux y compris l’homme sont issus de l’évolution à partir de ces bactéries. Pendant au moins un milliard d’années, les Stromatolites modifièrent considérablement l’atmosphère terrestre en remplaçant par photosynthèse énormément de gaz carbonique par de l’oxygène alors inexistant qui nous permet de respirer aujourd’hui.

Pour que les stromatolites survivent, l’eau doit être extrêmement pure comme celle de Bacalar, et rares sont les sites dans le monde qui en abritent des vivants (tous les sites de la planète sont répertoriés sur la carte).

Nous avions rencontré nos premiers stromatolites vivants en Australie et leur forme était différente :

Infos Pratiques :  Plutôt que de vous retrouver dans la meute de gilets rouges aux Rapidos (à moins d’y aller tôt), nous vous conseillons de vous rendre juste un peu plus au Sud, à la Laguna Bonanza. Elle se situe au bout d’une piste d’un kilomètre, partant de l’autoroute fédéral et carrossable en voiture routière.  Vous y serez beaucoup plus tranquilles et pourrez louer un kayak (250 P pour une heure, nous n’avons pas eu besoin de plus).

En prenant sur la gauche le chenal, vous atteindrez Los Rapidos et pourrez rejoindre la lagune Nord. Vous apercevrez de nombreux stromatolites le long de la berge.

Vous aurez bien noté que toute activité nautique est interdite tous les mercredis sauf dans sa petite partie tout au Sud.

Nous ne saurons que trop vous conseiller l’Hotel Solana et son restaurant, vraiment les pieds dans l’eau. Excellent petit déjeuner copieux inclus, prêt de kayaks très utile, rapport qualité-prix excellent.

 

2 thoughts on “BACALAR, PARADIS sur TERRE aux ORIGINES de la VIE sur TERRE

  1. Alors joyeux 12 ans d’amour ❤️
    Lieu paradisiaque !
    Arrêtez de me faire envie 🤣
    A votre avis c’est un pays que je peux faire seule ??
    Bisous les amoureux

    1. Merci Cathie de ton gentil message ! Oui, tu peux y aller seule sans problème. Surtout après ce que tu as fait en Amérique du Sud. Le Mexique, de culture très macho comme la plupart des pays d’Amérique Latine, est en train d’évoluer à grands pas : une femme Présidente de la République, parité dans les assemblées parlementaires… Au quotidien, nous nous sommes plus sentis en sécurité à Mexico ou Merida qu’à Paris ou Marseille malgré la réputation liée aux narcotrafiquants. Il y a naturellement des régions et quartiers à éviter, surtout la nuit, mais le Yucatan, Quintanaa Roo, Campeche et Basse Californie c’est très cool.

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