Descente d’enfer de rivière et Descente aux enfers routière

27 octobre 2018 : Vous commencez à nous connaître, nous n’allions pas rester à Katmandou 5 jours entre les échoppes de thé, de cachemire et de doudounes ‘The North Face’ de Thamel : surtout que nous connaissons bien déjà les 3 ‘‘naths’’, centres

d’intérêt de la ville Swayambunath – Bodhnath – Pashupatinath. Durbar Square de son côté ne vaut plus le déplacement puisqu’il se trouve sous les échafaudages post tremblement de terre de 2015 qui semblent bien partis pour être définitifs.
C’est donc parti pour une journée de rafting sur la Sun Khosi plus ‘challenging’ selon notre pilote de raft que la Trisuli. Et pour nous, çà y est, c’est bon, on a bien compris ce que le terme ‘challenging’ signifie. Au départ, nous avions pourtant été rassurés en voyant que le fils de 5 ans du pilote du raft embarquait avec nous sur le raft. Mais le pauvre allait avoir tellement peur qu’il allait laisser ses ongles dans les cuisses de Phi. Car si la Sun Khosi ce n’est pas le Colorado, on se situe quand même au-dessus de l’Ubaye dans ses plus beaux jours de printemps. Pendant 2h30 nous avons embarqué énormément d’eau avec nous. Une des équipières s’est faite éjectée du raft mais la sécurité était super bien assurée. Le rafting le plus agité que nous ayons jamais fait, mais nous nous sommes régalés, même si l’eau des glaciers de l’Himalaya est un peu fraîche.

L’accès à la Sun Khosi depuis Katmandu s’effectue par une route nous offrant de belles ouvertures sur le massif du Langtang, dont les sommets tournent autour de 7 000 m.

2h30 de route à l’aller, 8h au retour. Pourquoi une telle différence nous direz-vous avec pertinence ? Remonter des 800 m de la Sun Khosi aux 1300 m de Katmandu dans un bus certes poussif ne nécessite tout de même pas 5h30 supplémentaires ! Non, la raison ne saute pas aux yeux, elle s’appelle ‘’Administration Népalaise’’ (la même que celle de l’aéroport de Katamandu et des routes). On vous explique le surréalisme de ce que nous avons vécu :
Au bout d’une heure de route au retour, notre bus stoppe derrière une file interminable de camions et bus. Rien ne bouge, on attend une heure comme çà, parce qu’être bloqué une heure sur la route au Népal, c’est la routine. Au bout d’une heure, ça commence à téléphoner. Au bout d’une seconde heure de blocage, nous avons l’explication : un accident mortel a eu lieu 7 km plus haut et il faut attendre que la police arrive. Très bien. Dans le bus ça chante encore à tue-tête, le moral est bon. Surtout que l’équipe du rafting prend les choses en main. Ils partent à pied devant jusqu’à ce qu’ils repèrent un trou dans la file d’attente pour y faufiler notre bus : quelques camions se sont découragés et ont fait demi-tour. Ils appellent alors le chauffeur qui se met alors à doubler en contresens toute la file jusqu’à retrouver les éclaireurs et la place miraculeuse. Nous allons remonter comme cela la queue sur 7 km pendant presque 2h, jusqu’à parvenir à 100 m de l’accident. Et là, scène surréaliste d’un autre monde ! Une dizaine de policiers (armés de boucliers anti-émeute, mais plus rien ne nous étonne) sont là à discuter devant un camion et une mobylette renversée. Sous une des roues arrière du camion un drap blanc ensanglanté couvre le corps de la femme qui vient de mourir… une centaine de badauds devisant tranquillement juste à côté. Rien ne se passe, et les policiers disent juste qu’il faut attendre encore une heure, deux heures, trois heures. Le plus surprenant est qu’il y a largement la place, sans toucher à rien, de faire passer sur une file les véhicules pour évacuer : c’est la seule route à l’Est de Katmandu, et la file bloquée doit dépasser les 15 km de chaque côté maintenant. Dans notre bus, ils y a des enfants épuisés (il y a longtemps que plus personne ne chante) et il y a forcément parmi les milliers de gens bloqués des femmes enceintes et des gens malades. Mais tout le monde prend cela comme une fatalité. Pourtant, quand, finalement çà se débloque sans que personne ne sache pourquoi, tout le monde se précipite. Et c’est encore le bazar : heureusement que nous sommes en tête de file, ceux de la fin vont encore mettre des heures pour s’en sortir. Nous arrivons finalement à Katmandu à 1h du matin et le gardien de l’hôtel va gentiment nous chercher des bananes à manger.

 

Infos pratiques sur le rafting : Nous avons sélectionné 3 Organisateurs de rafting ayant des références. Nepal Rover Runners est celui dont nous avons trouvé les bureaux le plus facilement dans le capharnaüm des panneaux de Thamel. L’organisation a été très sympa, très pro, et très sécure, fondamental . Il y a même un kayak en sécurité supplémentaire pour récupérer ceux qui tombent à l’eau, prendre des photos qu’ils vous donnent ensuite. Merci Saroj (photo ci-dessous avec ses enfants), l’un des fondateurs de Nepal River Runners qui a mené de main de maître cette journée, y compris pour nous sortir du blocage routier.

Coût: 100 US $ pour 2. Il y a moins cher mais le transport se fait par bus locaux, et quand on en a eu l’expérience, on sait qu’il vaut mieux éviter, pas pour le confort ou le temps, mais parce que c’est réellement dangereux : le Népal est un des pays où le nombre de décès par km de route est le plus élevé et chaque année; plusieurs bus bondés finissent dans les ravins. On peut d’ailleurs voir de ci ce là des carcasses quelques centaines de mètres en contrebas des routes.

 

 

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