Iles UROS : la vie en ROSE EAU

14 Novembre 2022 : Nous partons à 7h 30 de Puno en bateau pour les îles de paille, flottant sur le lac Titicaca à près de 4 000 m d’altitude.  Quand les Incas ont commencé à vouloir tout dominer, les Uros ont trouvé un système de défense original et efficace : fuir et flotter sur le lac en construisant des radeaux de paille.

Chaque famille élargie vit sur son île de la taille d’à peine un terrain de tennis : 

D’en haut, voici ce que cela donne (merci à Julien, Ludo et à leur drone qui nous y ont précédé) :

Ici, tout le monde voit la vie en roseau et en eau.  Ce roseau (appelée tortora) assure presque tout : le sol, la maison, le mobilier, et le moyen de transport; même si aujourd’hui, les bateaux en paille ne servent  pratiquement plus qu’à promener les touristes : chaque famille dispose d’un canot classique à moteur. L’eau assure le reste : la nourriture avec les poissons péchés, en particulier l’incontournable et néanmoins délicieuse truite élevée ici.

Marcher sur ces îles en roseau est une expérience étonnante : le sol est mou, s’enfonce un peu, mais tient bien globalement. Tous les 15 jours les habitants rajoutent une couche de roseaux pour éviter que l’île, de 3 m d’épaisseur, ne coule. Manifestement, sur les îles Uros, l’histoire des 3 petits cochons ne fonctionnerait pas : ici, le vent se lève tous les après-midi, mais n’est pas assez puissant pour emporter les maisons en paille qui abritent les habitants. Elles sont petites et le confort rudimentaire : ci-contre à gauche, la chambre du jeune couple qui nous a accueilli. A droite, la cuisine. 

Les îles se situent à quelques km de Puno. Elles ont été déplacées ici sur les conseils du Président Fujimori pour favoriser la venue des touristes … et çà a bien marché. Elles forment comme une ‘allée’, visible à l’horizontale au milieu de la photo moitié gauche. L’immense zone de roseaux qui entoure les îles ferme la baie de Puno et il faut entretenir des canaux pour que les bateaux puissent passer :

 

Pour illustrer la consistance de ces îles étranges, regardez le pilote de notre bateau s’enfoncer jusqu’au cuisses en tentant de le retenir. Ici, pour accoster, le conducteur vise l’île choisie, coupe les moteurs et laisse le bateau toucher les roseaux grâce à l’inertie puis saute sur dessus pour le freiner et le diriger. Mais si le bateau a trop d’élan, le pilote s’enfonce grave.

 

 

Juste avant notre arrivée, nous avons lu que les îles Uros avaient brûlé dans un gigantesque incendie. En fait c’était une réserve de tortora, à côté des îles, rien de trop grave :

Chaque île dispose de son bloc sanitaire ‘préfabriqué, reconnaissable de loin grâce à son réservoir d’eau surélevé, et de loin, cela donne ceci :

Infos pratiques : Vous pouvez dormir sur une des îles. Des chambres sont même réservables sur ‘Booking’ ou AirBnB. Choississez plutôt aux extrémités de ‘l’allée des îles’ pour être vraiment au calme et éloigné de la zone touristique. Nous ne vous conseillons pas de passer plus d’une nuit car vous aurez vite fait le tour de votre île. Pour vous déplacer, il faut un bateau.

La ville de Puno n’a d’autre intérêt que comme base pour partir sur les îles Uros ou Taquile et Amantani. Nous sommes tombés sur une étrange manifestation contre les morts causés par la mafia et la corruption. Les gens défilaient masqués et ceux qui tenaient la banderole se cachaient derrière.

Ah si, on allait oublier :  nous y avons dégusté notre dernier Pisco Sour avant la Bolivie qui ne connait pas cette merveille à base de Pisco, de citron vert et de blanc d’oeuf.

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