SHAKALAND en Zululand

16 au 18 novembre 2019 : Depuis la Champagne Valley, nous traversons le Zululand pour atteindre Shakaland. Dans les villages zoulous chaque maison possède quasiment au moins un rondavel.

La conduite s’avère pénible avec souvent des séries de 6 ralentisseurs à chaque intersection : ils secouent tellement qu’à chaque fois, la route est jonchée de cannes à sucre, tombées sous les secousses du haut des camions les transportant . 

Nous ne nous attendions pas à voir des mosquées en pays zoulou :

Nous arrivons à Shakaland, un village Zoulou construit pour tourner un film, aménagé ensuite pour faire connaître la culture Zoulou. Nous craignions un peu que ce soit Disney World. Mais pas du tout, c’est très bon enfant, tous les zulus habitent là à côté de nous et se marrent en permanence. Ils sont super sympas et n’attendent aucun pourboire. Nous nous attendions à la foule, nous serons les seuls blancs dans le village le lendemain. Notre grande case, superbe, est construite dans le style traditionnel :

On assiste par hasard à un tournage de clip d’une chanteuse dans le parfait habit zoulou avec son groupe. Elle va même à la fin venir poser pour nous, toute en sourires :

Si les Afrikaners ont les champs, les zoulous ont les chants :  »Le lion est mort ce soir, awimbowe, etc..  » est caractéristique de leur répertoire à plusieurs voix.  Et ils adorent cela (nous avons baigné dedans pendant deux jours), tout comme la danse :

 

Phi va même se frotter aux lanceurs Zoulous, un peu stressé car s’il n’est pas ridicule, le soir, Golong Golong dans la case…

Nous apprendrons aussi comment étaient organisés les villages de huttes (Umuzi) : la grande hutte du chef est en face de l’entrée puis dans le sens des aiguilles d’une montre, là hutte où il se repose certaines nuits (plusieurs femmes, ça épuise), puis celle de la 1ère épouse puis de la 3ème, puis les filles puis les garçons de l’autre côté, la cuisine, la réserve, et enfin la 2ème épouse. Au centre est parqué le bétail.

Dans cette société polygame très machiste puisque la femme doit être monogame, l’homme doit toujours être assis plus haut que la femme. Pour épouser une femme, il faut qu’il donne 11 vaches aux parents, plus une en dédommagement de sa virginité si elle est avérée, plus une treizième pour la mère en compensation de lui prendre sa fille. C’est moins pittoresque que les chameaux aux Maroc, mais ici cela se pratique toujours, même si dans les villes, la dot se paie en monnaie.

Infos pratiques : L’hébergement à Shakaland a été l’un des plus sympas et des moins onéreux du pays (630 ZAR la nuit avec petit déjeuner excellent et copieux). Mais nous étions seuls le deuxième jour alors qu’il y a 55 cases, nous n’avons pas compris pourquoi.

Petite histoire dans la grande histoire de l’Afrique du Sud pour ceux qui ont un peu de temps :

Les amaZulu (le peuple des cieux) se sont unifiés tout en devenant de redoutables guerriers sous le roi Shaka entre 1816 et 1828. Ils ont un peu plus tard donné du fil à retordre aux Anglais armés pourtant de fusils. Une de leur danse imite d’ailleurs l’armement des fusils britanniques.

Aujourd’hui, ils ont toujours un roi, très influent, Goodwill Zwelithini. Aussi incroyable que cela puisse paraître, il a récupéré 30% des terres du Zululand des mains du régime de l’apartheid. C’était une sorte de contrepartie totalement secrète du soutien du régime par le grand parti Zoulou l’Inkahta, l’ennemi de l’ANC de Nelson Mandela. Et il s’oppose en ce moment au gouvernement noir contre la réforme agraire qui tente de redistribuer plus équitablement les terres appartenant en grande majorité aux blancs car il risque d’y perdre son privilège.

One thought on “SHAKALAND en Zululand

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *