TREK GOKYO – Le retour – Part 3

TREK GOKYO – Jour  6 – 9 Octobre – Gokyo – 4 800 m →  Dhole – 4100 m – 6 h – 12,5 km. Joëlle sort enfin de son

impressionnante hibernation, comme si de rien n’était. Comme une marmotte ou une ourse sortant de sa léthargie hivernale, elle a à la fois perdu des graisses et retrouvé la forme. Vient-elle d’inventer une nouvelle méthode révolutionnaire pour perdre du poids ? A suivre…mais en tous cas, les canards sauvages et les perdrix semblent de leur coté avoir fait d’excellentes provisions pour l’hiver.

Pratiquement pas un seul nuage de toute la matinée ce qui rend le trajet totalement différent de l’aller et encore plus spectaculaire. Nous faisons l’équivalent des 2 étapes de la montée puisqu’il n’y a plus de soucis d’acclimatation à la descente. Nos corps fatigués s’étonnent de ce que nous avons gravi sans souci à l’aller. A l’arrivée à Dhole, le boss de l’Alpine Lodge où nous retournons  nous reconnait tout de suite, nous conduit directement à notre chambre, et nous demande pourquoi nous avons changé de porteur. Nous lui expliquons qu’il avait le mal des montagnes. Il nous rassure en nous disant qu’ils l’ont vu descendre et qu’il avait l’air mieux.

TREK GOKYO – Jour  7 – 10 OctobreDhole – 4100 m → Namche Bazar (3450 m) – 5 h 30 – 11,2 km – Dénivelé positif 300 m – négatif 950 m : encore un grand jour très attendu, enfin, celui qui doit se terminer par une douche chaude. Aucun nuage au départ à 7h30. A 8h, tout est bouché. Mais l’Ama Dablam sera sympa : elle nous offrira à plusieurs reprises dans des trouées aussi anuageuses que miraculeuses, son plus beau profil, celui où elle jaillit tel un fantôme dans son drap blanc. La remontée ‘double peine’ de 300 m très raide vers Mong-La qui nous avait effrayée à l’aller passe bien. Nous n’avons jamais eu ces sensations avant ce trek : nous sentons nos organismes bien fatigués, pourtant nos capacités physiques sont bonnes.

Puis c’est la grande descente vers Namche via les 2 stupas sans grande remontée assassine (comme cela aurait été le cas via Khumdum). Shikhar Raï retrouve avec joie la famille de son frère, il va pouvoir en profiter jusqu’à après-demain matin, moment de notre redescente vers Lukla. Il s’est organisé pour nous accompagner jusqu’au bout : il semble nous apprécier et c’est réciproque. Nous lui donnons le soir à la chaleur du poêle et pendant les descentes (en montée, plus assez d’oxygène disponible pour Shakespeare et sa langue) quelques mini-cours d’Anglais. Nous tentons aussi de lui apprendre  ‘‘Comment se comporter avec les Occidentaux’’. Et il semble adorer : il a dû quitter l’école à 8 ans pour aider ses parents aux travaux des champs, mais il est jeune, et il apprend étonnamment vite. S’il renouvelle l’expérience avec d’autres trekkeurs, il pourra devenir guide, il en a largement les capacités.

Nous quittons avec la haute-altitude les spectaculaires yaks, mais les portages humains sont toujours aussi impressionnants (c’est une femme ci-dessus à droite).

Quant à nous, c’est aussi et enfin le grand bonheur des retrouvailles avec une douche… froide !!! Quelle douche froide ! Dire que nous retournions dans ce lodge de Namche assez cher, pour être certains de trouver l’eau chaude dont nous rêvions depuis 7 jours ! C’est vrai que nous aurions pu prendre une douche chaude en chemin, mais les expériences relatées par les Français rencontrés nous ont refroidis, si on peut dire. D’abord, votre visage s’illumine quand vous voyez au fond du pré de votre lodge une porte avec ‘‘ Shower ’’ écrit dessus en gros. Vous poussez la porte, en vous disant que le froid extérieur ne va pas vous faire passer à côté d’une telle aubaine. Et derrière la porte… juste un trou d’évacuation d’eau : les fonctions robinetterie et flexible de douche sont en fait assurées par votre bras armé d’une bouilloire brûlante que vous aurez pris soin de commander avant. La douche consiste alors à réussir à se laver tout en se versant de l’eau bouillante sur le corps. Tous ceux ayant tenté l’expérience ne l’ont pas reconduite : entre la pneumonie et la brûlure au second degré, ils ont choisi l’odeur corporelle,  et nous avons suivi leur sagesse orientale toute neuve.

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